Pétaudière administrative : du centralisme à outrance…

L’administration publique guinéenne est comme un bateau ivre sans gouvernail. Tout est centralisé. Une administration où un arrêté ministériel peut annuler un décret présidentiel. Cela se passe dans tous les départements. Et ne parlez surtout pas de télescopages de prérogatives (exemple illustratif : Koutoub de la Coopération et Fall des Affaires étrangères). Dans l’administration publique, c’est le culte de la personnalité.

A l’image d’une armée sans commandement où un caporal dit merde à un général. Le centralisme à outrance en est pour quelque chose. L’autre cas qui étaye cette thèse, est celui qui existe entre Soriba Sorel et Alhassane Condé, ministre de la Décentralisation. Tous les deux sont nommés par décrets. Le gouverneur devrait être sous la tutelle de ce ministre, au-delà des apparences. Mais, à y voir plus près, le gouverneur, venu au pouvoir par sa courtisanerie ne s’émeut nullement d’une colère d’Alhassane Condé. Le contrôle de Soriba Sorel lui échappe.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le Dr Fodé Oussou Fofana, président du groupe parlementaire des Démocrates, a interpellé le ministre Alhassane Condé, alors devant les députés, sur les agissements du gouverneur qui a la manie de limoger les chefs de quartiers suspectés être proches de l’opposition. Et pourtant, selon le ministre, ce sont les maires qui nomment les chefs de quartier et non le gouverneur. « Ils ne sont pas élus. Aux prochaines élections, selon le code électoral, ils seront élus. Le gouverneur n’a pas vocation de nommer les chefs de quartier. C’est vrai que notre gouverneur de Conakry est très bouillant, mais nous lui avons quand même dit de faire un peu attention, ce n’est pas lui qui nomme, ce sont les maires même s’ils sont des délégations spéciales ».

Cet exemple est patent. Mais, on est dans une pétaudière administrative.

Jeanne FOFANA, www.kababachir.com

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