PITA : La jeunesse de Pita, entre cupidité et instrumentalisation

Avec la crise au sommet de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), toutes les tares des pratiques politiques guinéennes se retrouvent à Pita. En effet, dans cette ville natale de Bah Oury, les deux rivaux internes du parti se livrant à la surenchère médiatique, la jeunesse apparaît coincée entre sa propre cupidité et son instrumentalisation par les camps opposés. Ainsi, une première fois, Cellou Dalein Diallo, profitant d’une audience accordée à des jeunes et des notables venus de Pita, avait propagée l’information selon laquelle il a la ville natale de Bah Oury acquise à lui. Ce week-end, usant de la même approche et pour les mêmes raisons, ce dernier s’affiche avec une autre réception de jeunes dit-on en provenance, eux aussi de Pita.
Finalement, on se demande bien qui dit vrai. Par ailleurs, connaissant la démagogie qui s’est emparée de la jeunesse guinéenne, sous-formée et majoritairement désœuvrée, il n’est pas exclu que ce soient les mêmes qui font la navette entre les deux camps, avec l’espoir de rançonner l’un et l’autre.
En effet, monnayer son soutien est devenu monnaie courante de la part des jeunes guinéens. C’est une manière comme une autre de se faire quelques sous, dans un contexte de chômage et de précarité poussés à l’extrême.
En agissant ainsi, les jeunes peuvent naïvement penser qu’ils se jouent des politiques. Ce qui n’est pas faux sur le moment. Mais sur la durée, ils sont eux-mêmes victimes d’une instrumentalisation qui ne dit pas son nom.
Les leaders politiques, en mal de légitimité, ont conscience de ce qu’ils perdent en achetant des soutiens de circonstance. Mais le risque est calculé et l’investissement jugé nécessaire. Sur le long terme, ce sont les jeunes qui ont le plus à perdre car misant sur des profits éphémères et fugaces au détriment d’enjeux porteurs tels la formation et l’emploi, autrement plus valorisants. D’un autre côté, il n’est pas rare qu’ainsi manipulés à leur insu, ils se retrouvent divisés entre eux, très souvent autour de la distribution de sommes modiques.
Anna Diakité, www.kababachir.com
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