La question du contenu des accords du 3 juillet divise la classe politique guinéenne depuis la publication du chronogramme électoral par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Si l’opposition défend mordicus que la question de la tenue des élections locales au cours du premier trimestre de 2014, figurait bel et bien dans les accords politiques inter guinéen du 3 juillet 2013, sous l’égide du facilitateur des Nations-Unies, Said Djinnit et deux facilitateurs nationaux, le gouvernement quant à lui, estime que les conclusions portaient uniquement sur les élections législatives, même si la question des élections locales avaient soulevée.
Après le porte- parole du gouvernement, c’est au tour du ministre d’Etat des Affaires Etrangères François Louceiny Fall, qui avait présidé le dialogue inter guinéen en juillet 2013, de s’exprimer sur la question.
Au cours de l’émission « les Grandes Guelle » de la radio Espace fm, le Chef de la diplomatie guinéenne nie l’engagement du gouvernement pour la tenue des élections locales au cours du premier trimestre de 2014.
« Les vrais problèmes que nous avons parlé, c’était l’organisation des élections législatives », a soutenu Louceiny Fall qui précise que les débats ont porté essentiellement sur quatre points à savoir, la question de l’opérateur Waymark, la révision des listes, la participation des Guinéens de l’étranger à l’élection et le problème du 28 septembre 2009.
A la question de savoir pourquoi inverser l’ordre des élections, étant donné les mandats des élus locaux ont expiré depuis 5 ans et ceux des délégations spéciales ne devaient pas dépassés les 6 mois, Louceiny Fall répond :
« C’est que l’organisation des élections locales est inscrite dans la logique de la vie politique guinéenne. Et, ces élections doivent se tenir. Mais il faut tenir compte de certaines réalités. Le problème qui se pose aujourd’hui pour qu’il n’y ait pas d’élection, je ne crois pas qu’il soit fondé. Parce que juridiquement, il n’y a aucun texte qui peut contraindre aujourd’hui le gouvernement à dire qu’il y a eu un accord et se référer surtout au dialogue. Si c’est le dialogue, moi je n’endosse pas cette responsabilité… .».
Et pourtant, les deux facilitateurs nationaux (Aboubacar Somparé et Salifou Sylla) ont tous reconnus que la question des élections locales a bel et bien était discuté entre les acteurs politiques et la commission de médiation. Et que les conclusions sont contenues dans les accords du 3 juillet, comme accord additif, signé par le facilitateur onusien, Said Djinnit, à travers une délégation de signature.
En attendant de trouver un accord politique sur l’ordre des élections, les deux camps (pouvoir et opposition) se campent sur leurs positions. Une situation qui risque d’accentuer la crise politique et remettre en cause la paix sociale, déjà fragile
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com