On avait senti le problème venir au lendemain de la rencontre entre le président de la République et les responsables respectifs de la CNTG et de l’USTG. Les trois autres centrales syndicales qui, deux jours plus tôt, avaient animé une conférence de presse pour se faire l’écho des menaces qui pèsent sur les opérateurs portuaires dont les employés seraient affiliés à leurs structures syndicales respectives, avaient vu l’audience accordée par le chef de l’Etat à l’équipe d’Amadou Diallo comme une tentative de récupération de la crise. Eh bien, ce 3 novembre, elles sont revenues à la charge.
Dans le fond, l’Organisation Nationale des Syndicats Libres de Guinée (ONSLG), Confédération Syndicale Autonome des Travailleurs et Retraités de Guinée (COSATREG) et Confédération Générale des Forces Ouvrières de Guinée (CGFOG) estiment avoir plus de légitimité dans la gestion de la crise au port. C’est en effet la trame des propos tenus aujourd’hui même par le secrétaire général de l’ONSLG, en marge d’une conférence de presse. En effet, estimant que les auteurs de la déclaration qui a sanctionné la rencontre entre le président Alpha Condé et certains syndicalistes, le 29 octobre dernier, n’engage que ses auteurs, Elhadj Yamoudou Touré, a poursuivi : « mon organisation (ONSLG) est au port autonome de Conakry depuis 23 ans. Et, le premier responsable de l’association des syndicats au port est bien de l’ONSLG même pas plus tard que samedi dernier, il était dans mon bureau avec toute son équipe pour nous expliquer leur déception par rapport à l’utilisation qu’on a faite de leur problème. Donc, nous dirons que les vrais acteurs syndicaux n’étaient pas à cette rencontre avec le Président de la République ».
Evoquant, elle aussi, la même rencontre, Pierrette Tolno, porte-parole des trois centrales syndicales mécontentes, a aussi déclaré : « Les centrales syndicales signataires dénoncent avec fermeté le comportement anti syndical de certains leaders syndicaux qui est de nature à ternir l’image du mouvement syndical guinéen ». Pour le reste, comme exerçant un droit qui leur serait exclusif, elle poursuit : « Les centrales syndicales signataires exigent l’annulation pure et simple sans condition préalable de la lettre numéro 0688 datée du 30 juillet signée du Directeur général du Port Autonome de Conakry. Les centrales syndicales signataires réitèrent leur demande de mise en place d’un cadre réglementaire de concertation qui ne soit pas la Présidence de la République mais qui inclut tous les acteurs concernés. Les centrales syndicales signataires s’engagent à soutenir et à appuyer le regard citoyen pour la préservation du patrimoine national. Les centrales syndicales signataires de la présente déclaration convaincues de la justesse et de la légalité de ce combat entendent s’assumer jusqu’à la victoire finale »
Anna Diakité, www.kababachir.com