Le premier navire Roro accoste: Bolloré viole la note du Directeur Général du Port !

Le trafic Roro sera définitivement supprimé sur le quai du terminal conventionnel le 31 octobre 2014. A compter du 1er novembre 2014, tous les navires Roro auront l’obligation d’effectuer leurs opérations de chargement et de déchargement dans l’enceinte du terminal conteneurs.  Ainsi en a décidé, à travers un avis n°0688 du PAC en date du 30 juin 2014  – sans consultations préalables avec les opérateurs portuaires – le Port autonome de Conakry.

Faisant fi à cet avis et profitant de l’incapacité de l’autorité portuaire à assumer ses devoirs régaliens, mais aussi et surtout de la complaisance d’Alpha Condé Bolloré  viole des droits et opte pour le mépris envers les différents opérateurs Roro du PAC.  Cet abus de position dominante faite d’appétit du gain et surtout d’intérêts inavoués  et obscurs a été mis à exécution avec l’arrivée au quai de Conakry terminal du premier navire Roro, battant pavillon panaméen, le jeudi 9 octobre.

Selon des sources proches de Bolloré, « C’est la première opération de manutention des navires RoRo par les équipes de Conakry Terminal depuis la décision de la Direction générale du Port Autonome de Conakry relative à la suppression définitive sur le quai conventionnel des opérations de débarquement et d’embarquement de ces navires à partir du premier novembre. Bien qu’étant pas au 1er novembre, comme le stipule la note de service, un armateur de la place a bien voulu confié ce travail à Conakry Terminal. »

De l’avis de certains évoluant sous le sceau de Bolloré, « La particularité de cette opération se situe dans l’utilisation des dockers de BMOP (Bureau de la Main d’Œuvre Portuaire) pour assurer le débarquement des véhicules. Puisqu’il faut rendre à césar ce qui appartient à César, Conakry Terminal a fait appel au service de cette organisation socio professionnelle pour assurer le débarquement des véhicules du navire. »

Pour ainsi dissimuler son jeu, Bolloré fait comprendre qu’il utilise une grande partie de la main d’œuvre, alors qu’en réalité, c’est une imposture qui vise à pousser Getma, Afrimarine et Transco à la porte, par ricochet, sacrifier des centaines de travailleurs. Bolloré lui-même a dit à qui veut l’entendre que l’activité Ro-Ro ne nécessite que 60 emplois permanents, plus les dockers. Allez-y savoir le risque de mise au chômage d’agents ayant fait plus de deux décennies. Pour toujours endormir les observateurs, Bolloré annonce avec tambour et trompettes : « Ce n’est pas l’ensemble des activités commerciales Ro-Ro qui est concernée, mais uniquement la manutention des navires dans le cadre de la convention de concession signée en 2011 entre  la Direction du PAC, le ministre d’État en charge des travaux publics et des transports, le ministre de l’Économie et des finances et Bolloré Africa Logistics. »

Il reste que nombreux cadres Guinéens qui travaillent dans les trois structures talonnées et vouées aux gémonies par Bolloré peinent à desserrer les dents pour évoquer ouvertement la surenchère orchestrée par Alpha Condé et compagnies. Or, rester les bras croisés et dénoncer sous les aisselles et dans des bureaux, les agissements du rapace des ports africains ne saurait sauvegarder les emplois et quelques rares acquis pour la patrie. Une posture pour le reste irresponsable qui portera à coup sûr, préjudice à tous. En attendant, Bolloré se la coule douce. Les autres ouvriers, manœuvres, etc. pensent déjà à demain, quand Bolloré aura fini de tout engloutir.

Nous y reviendrons

Jeanne FOFANA, www.Kababachir.com

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