Alors qu’on assiste à la multiplication des mouvements de soutien pour la réélection du président Alpha Condé en 2015, une nouvelle structure dénommée « Mouvement des Déçus et des Frustrés du régime d’Alpha » (MODEF) voit le jour en Guinée. Ce mouvement se fixe pour objectif, le départ pacifique d’Alpha Condé du pouvoir en 2015.
S’exprimant sur les ondes d’une radio locale, le président de ce mouvement, Pogba Dopas Dopavogui, décline les objectifs de sa structure :
« Nous voulons le départ de M. Alpha Condé des affaires par ce qu’il a fait preuve d’incapacité et d’incompétence à gérer les destinées du pays. Je regrette sincèrement de l’avoir soutenu et mobiliser les guinéens pour sa cause lors du deuxième tour des élections présidentielles de 2010. Je ne savais pas que cet homme serait comme ça aujourd’hui, c’est la déception totale » a regretté le désormais ancien militant du RPG.
Alors que la présidentielle s’approche à grand pas et le président Condé est candidat à sa propre succession, le président du Mouvement « Des déçus et des frustrés » du régime d’Alpha Condé est catégorique et ne veut plus d’un second mandat pour le président Condé : « Nous ne voulons plus la Condécratie, nous voulons la démocratie à la place de Condécratie».
Mais qu’est ce qui a réellement milité en faveur de la mise en place de cette structure ? Le président du Mouvement des Déçus et des Frustrés du régime explique :
« J’ai vu que c’est une sorte de démocratie qui ne dit pas son nom. Il y a la division et la haine, aujourd’hui les guinéens se regardent en chiens de faïence. ça ne va plus entre les communautés. La création des routes, du Manden diallon en sont des preuves éloquentes de cette démocratie donc j’en ai marre ».
A la question de savoir quelle est la capacité de mobilisation de cette structure qui ne milite pas en faveur de la réélection du président Alpha Condé, le président des Frustrés et des Déçus du régime, Pogba Dopas Dopavogui, s’explique :
« A ce jour, une trentaine de cellules sont implantées dans les différents quartiers de Conakry et nous comptons mobiliser les citoyens pour se faire enrôler. Sensibiliser les citoyens pour que chacun puisse s’enrôler et faire passé le message à son voisin pour que le jour du scrutin, nous puissions voter pour le candidat de notre choix et contre le candidat Alpha Condé » a-t-il laissé entendre.
A 5 mois de la présidentielle guinéenne annoncée pour le 11 octobre prochain, les acteurs politiques restent toujours divisés autour du chronogramme électoral et la crise politique risque de perdurer, car, à ce jour, rien n’a filtré du tête-à-tête que le président Alpha Condé a eu le 20 mai dernier avec le Chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo.
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com