Présidentielle et locales : voici pourquoi il faut éviter le couplage

« Notre problème, c’est qu’avant des élections majeures comme l’élection présidentielle de 2015, qu’on dispose de collectivités locales représentées par des personnes issues des suffrages librement exprimés par les citoyens. On ne veut pas que l’élection présidentielle survienne alors que des fonctionnaires, des militants zélés et autres activistes du RPG continuent, en toute illégalité et sans aucune légitimité, à occuper ces postes pour lesquels ils n’ont reçu aucun mandat des populations. Donc si l’on couple ces deux élections, ce résultat ne sera pas atteint. »

Cette inquiétude de l’opposition traduite par Aboubacar Sylla en dit long sur les conséquences du possible forcing auquel veut s’essayer Alpha Condé.

Avec le retard sérieusement pris, dû non seulement au manque de volonté du pouvoir mais aussi celle de la Ceni, on voit mal comment des joutes électorales pourraient être organisées. Le pouvoir n’a pas de bilan à présenter. Les Guinéens son malades de leurs gouvernants. Ebola fait le reste. Le virus profite largement à Alpha Condé et à ses affidés. On respire de pleins poumons. Pas de manifs politiques, pas de meetings, pas de regroupement subversif. Le pouvoir se la coule douce et souhaiterait même que ce virus maudit continue de tuer. Pourtant, Aboubacar Sylla expliquait justement pour dissuader le pouvoir : « Au premier tour de l’élection présidentielle de 2010, plus de 20 pour cent des votes ont été annulés parce que des centaines de milliers de citoyens ne savaient pas comment cocher leur bulletin de vote et le glisser correctement dans l’urne. Et plus récemment, lors des dernières législatives de 2013, on a dénombré près de 15 pour cent de bulletins nuls toujours à cause du manque de maitrise des conditions de vote par de nombreux électeurs. Alors imaginez qu’on aille coupler deux élections, une élection présidentielle qui est nationale et une élection communale qui est locale. Ce sera une situation complexe aussi bien pour les votants que pour la CENI qui a déjà tant de mal à organiser des élections simples. Qu’en sera t-il alors d’élections couplées? Nous risquons fort de nous retrouver dans un schéma véritablement kafkaïen et dans un scénario de chaos qui va générer des contestations de résultats avec tout le potentiel de violences que recèlent de telles situations. »

Il y a donc une réelle bouillabaisse en vue.

Jeanne FOFANA, www.kababachir.com

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