REFORME DE LA JUSTICE : Le réveil décevant de Me Sacko !

Il y a quelques semaines, profitant de sorties médiatiques à l’occasion de l’anniversaire des massacres du 28 septembre 2009, le ministre de la justice avait fait valoir un certain optimisme quant à la réforme de la justice. Se croyant investi de tous les pouvoirs, elle avait une justice indépendante en particulier des injonctions du pouvoir exécutif. Deux mois à peine après, on a l’impression que la réalité du terrain est quelque peu différente des perspectives que traçaient Me Cheick Sacko.

En effet, les agissements de l’appareil judiciaire de ces derniers lui donnent des allures d’une institution aux ordres. Cela a tout d’abord commencé avec les injonctions données par le président Alpha Condé en vue de la poursuite de ceux qui se rendraient coupables d’outrage à son encontre. Après qu’il ait dit cela à Mamou et à Boké, Elie Kamano et Abdourahmane Bakayoko se sont retrouvés dans la nasse.  Alors qu’on aurait pu se réjouir de la pro-activité de la justice, il est regrettable de constater que c’est le chef de l’Etat qui donne des idées au procureur.

Sur un autre plan, on a également l’impression qu’en dépit de tous les éloges sur la réforme du secteur, l’armée demeure toujours inaccessible. Certes, dans le procès relatif à la violence exercée contre notre confrère, David Bangoura, de Lynx FM, le margi-chef Abdoulaye Diallo a été reconnu coupable et condamné. Mais le fait que l’accusé n’ait jamais comparu laisse croire que sa hiérarchie ne collabore pas. Plus grave, dans l’affaire de l’outrage au magistrat, Morlaye Soumah, non seulement la justice a été clémente au regard des accusations qui pesaient sur lui. Mais surtout, on vient d’apprendre que le commandant Mohamed Lamine Diarra et ses deux gardes, bénéficient désormais d’une liberté provisoire. Or, selon des sources crédibles, les requêtes ayant débouché sur cette décision de justice seraient venues du très haut niveau.

C’est dire que Me Cheick Sacko a encore des soucis à se faire. D’ailleurs, il est possible que son silence actuel soit consécutif au caractère délicat de sa position.

Anna Diakité, www.kababachir.com

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