En dépit de l’ouverture d’une enquête judiciaire au sujet des événements malheureux de Womey, les autorités guinéennes continuent, dans une logique de conclusions hâtives, à en faire porter le chapeau à certains ressortissants de la région basés à Conakry. C’est ce que le président de la République a dit lors de sa conférence de presse de vendredi dernier. Et c’est la piste que le président de l’Assemblée nationale a repris à son compte, à l’occasion de cérémonie d’ouverture de la session budgétaire qui s’est tenue ce mercredi 8 octobre 2014.
En évoquant le sujet, Claude Kory Kondiano commence par imputer aux résistances çà et là enregistrées dans le cadre du mécanisme de la riposte contre Ebola, le peu de succès de ce dernier. En effet, selon lui, « le Gouvernement a été fortement contrecarré dans son action par des comportements de résistance à la pénétration des équipes de sensibilisation et médicales dans les Zones infectées ». Citant en particulier les cas de Macenta, de N’Zérékoré et de Forécariah, il pense cependant que les attitudes des populations de ces villes sont liées à une « désinformation (…) par une main invisible constituée par des élites, qui est à la base de ces révoltes aux conséquences catastrophiques tant pour la santé des populations que pour l’économie du pays ».
En conséquence, s’employant à réparer le tort ainsi causé au pays en s’adressant aux populations des villes les plus infectées, il lance : « ceux qui vont pour vous sensibiliser et chercher à vous protéger contre la contamination ne peuvent pas être vos ennemis. C’est plutôt parmi ces mains invisibles, entendez certaines élites qui vous désinforment, que se trouvent vos ennemis. En vous livrant à une telle violence qui va jusqu’aux tentatives de crimes ou crimes parfaits, à Guéckédou et à N’Zérékoré, vous donnerez à chacune de vos Préfectures l’image des lieux à ne pas fréquenter et où il ne fait pas du tout bon d’aller investir ».
Anna Diakité, Kabanews
