Depuis quasiment deux jours, comme un cheveu dans une soupe, la fameuse retraite gouvernementale, programmée pour les 1er et 2 avril, prend en otage l’actualité politique du pays. Le gouvernement met un point d’honneur à communiquer dessus, histoire d’en préciser le bien-fondé et les résultats qui en sont attendus. Mais si du point de vue de la pertinence, l’initiative d’une rencontre devant aider à harmoniser et coordonner les actions gouvernementales ne souffre d’aucun conteste, par contre le timing choisi semble masquer un objectif moins avouable. En effet, alors que le programme est ficelé depuis des semaines, c’est seulement autour des 100 jours du président Alpha Condé qu’on orchestre un battage médiatique autour du séminaire gouvernemental. Ce qui laisse croire qu’on voudrait subtilement rejeter le bilan plutôt négatif du chef de l’Etat, en arrière-plan.
D’ailleurs, on remarquera que personne au niveau du gouvernement ne se presse de parler des 100 jours du président Alpha Condé. Bien sûr, ce n’est pas qu’un sujet aussi important ait été oublié. Mais les uns et les autres ont conscience qu’il n’y a pas d’acquis à défendre. Aussi, on choisit de zapper. Et en lieu et place, on offre à la presse un sujet de débat, à savoir la retraite gouvernementale. Et force est de reconnaître que la manœuvre a plutôt réussi. Car on le remarquera, très peu de médias se penchent sur les fameux et symboliques 100 premiers jours d’Alpha Condé.
Par contre, dans les débats radiophoniques, on se déchire avec une passion injustifiée autour de la retraite de Kindia. Les uns soutenant que l’idée est opportune ou non, les autres s’intéressant au menu. En gros, on donne à cet événement des plus banals une envergure qu’il n’a certainement pas. Manipulation des autorités oblige !
Anna Diakité, www.kababachir.com
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