Riposte contre Ebola : Et si la gestion de l’épidémie constitue un ‘’fonds de commerce’’ pour certains
Depuis près de dix mois maintenant, la Guinée est frappée par fièvre hémorragique à virus Ebola qui a fait plus 630 décès sur plus 974 cas enregistrés depuis le début de l’année.
Si par endroit, certains citoyens ne croient toujours pas à l’existence de la maladie, par contre dans la capitale guinéenne et dans bon nombre de préfectures de la guinée les mesures de prévention contre Ebola sont de rigueur.
C’est pourquoi dans plusieurs quartiers de Conakry, on assiste à une véritable floraison de petits commerces autours des kits de prévention contre l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola. Nombreux sont les commerçants qui fabriquent des bidons ou encore des sceaux destinés à se laver les mains pour lutter contre le virus.
Que ça soit dans les bureaux ou bien les pharmacies, les cafés, les restaurants, les cybers ou encore à la maison, partout on trouve au moins un bidon à l’entrée pour permettre à tout le monde de se laver les mains à l’aide de l’eau de javel contenant du chlore, qui neutralise rapidement le virus.
Cette mesure préventive fait l’affaire des certains notamment les commerçants et quelques techniciens qui fabrique les têtes des robinets.
C’est le cas par exemple d’Oumar Cissé, qui fixe les têtes de robinet au quartier Hamdallaye et qui se fait beaucoup d’argent à travers cette activité « C’est nous qui mettons les robinets aux bidons. Actuellement c’est le bisness le plus fructueux ».
De même, la commercialisation des kits qui se vendent entre 20 à 150.000 francs guinéens. Constitue également une véritable source de revenu pour certains et les clients ne se plaignent pas du niveau des prix
« Moi à chaque fois que je viens pour acheter des kits sanitaires, je trouve que les prix sont abordables », a expliqué M. Issaga Diallo, un père de famille rencontré dans la banlieue de Conakry.
Toutefois, certains commerçants se livrent à l’augmentation des prix des produits anti-ebola, très sollicités aujourd’hui par les guinéens et dont les prix sont relativement abordables, donc à la portée du guinéen lamda.
Toutefois, force est de constater qu’en dépit des efforts engagés pour la lutte contre cette maladie, la gestion de la fièvre hémorragique Ebola en Guinée est devenue un fonds de commerce pour certains et une activité très fructueuse.
En plus, des individus n’hésitent pas le moindre instant de se constituer en ONG afin de bénéficier des subventions du Comité de riposte contre la maladie pour, disent-ils des campagnes de sensibilisation. Et la plupart des kits offerts pour les mesures de riposte se retrouvent au marché avec une complicité des certains agents de santé et d’autres personnes impliquées dans le Comité de riposte.
Abdoul Wahab Barry, Kabanews