Riposte contre Ebola : les ministres dans leurs villes d’origine…

Dans la riposte contre Ebola, le gouvernement met à contribution son équipe : chaque ministre doit se rendre dans son village d’origine pour sensibiliser les siens. C’est du moins, ce qui ressort de l’intervention du Premier ministre, lundi sur les ondes de la radio nationale, à l’occasion d’une émission consacrée au virus. Cet originaire de Forécariah, la dernière frondeuse, a été lui-même malmené ces derniers jours par les siens. Et très vite, il crie au complot ourdi contre sa personne et indexe des leaders politiques. Suivez mon regard…

En invitant donc aujourd’hui chaque ministre à se rendre chez soi (n’imaginez surtout pas les fonds qui seront mis à leurs disposition), le gouvernement veut lui aussi enfin se retrousser les manches, après les discours de New York des présidents guinéen et américain. On se rappelle qu’au sommet des Nations-Unies, Alpha Condé avait déclaré : « Comme le savez, la fièvre hémorragique à virus Ebola continue de défier l’intelligence humaine et de menacer la sécurité internationale. Depuis son apparition au mois de mars 2014, elle a fait et continue de faire plusieurs victimes. Le personnel de santé n’aura pas été épargné. Face à la propagation fulgurante de l’épidémie, un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union du Fleuve Mano s’est tenu à Conakry, le 1er août 2014. Ce Sommet a adopté une stratégie commune de lutte contre la maladie et lancé un appel pressant à la communauté internationale en vue d’une réponse mondiale coordonnée. »

Le chef de l’Etat guinéen avait également rappelé ce que son gouvernement avait fait d’autres démarches : « Au plan national, mon Gouvernement a décrété ‘’la Déclaration d’urgence sanitaire’’ le 13 août. Le cordon sanitaire a été renforcé par l’institution obligatoire d’un contrôle médical à tous les postes frontaliers et tous les points de passage du pays, y compris les aéroports. » Il y a eu des conséquences pour autant : « L’impact négatif de la fièvre hémorragique à virus Ebola sur l’économie nationale, s’est manifesté par le ralentissement des échanges commerciaux, la baisse de la productivité ainsi que le recul des activités dans les secteurs des transports, des investissements et du tourisme. »

Le président Obama, lui, note que « Nous avons actuellement dans les pays touchés plus de 100 spécialistes provenant de plusieurs département et organismes américains, y compris les Départements d’État et des Services Sociaux et  de la Santé (HHS), les CDC, l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), et le Département de la Défense. » C’est pourquoi, « Nous travaillons également de manière intensive sur cet effort avec les Nations Unies, y compris l’Organisation Mondiale de la Santé, les gouvernements des pays touchés, et d’autres partenaires, y compris le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Norvège, l’Union Africaine et l’Union Européenne. » A Conakry, il y a donc lieu de se bouger. Ce qui doit être fait dans les heures qui suivent.

Jeanne FOFANA, Kabanews

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