RPG-ARC-EN-CIEL : La fronde se ramifie et pourrait se durcir
Les sapeurs qui s’activent au-dessus du RPG-arc-en-ciel en feu, peinent à éteindre l’incendie. Au lieu de se laisser apprivoiser, ce dernier ne cesse au contraire de grandir et de s’étendre. Ainsi, si jusqu’ici la fronde qui secoue le parti présidentiel depuis les dernières élections présidentielles n’était portée que par des jeunes sortis de nulle part, la sortie orageuse de Doussou Condé en dit suffisamment sur l’étendue de la frustration et du malaise. Surtout qu’au même moment, la SIG-Madina, quartier-fief de ce parti, fait également part de son mécontentement et de sa désagréable surprise. De toute évidence, Alpha Condé pourrait avoir tort de minimiser la colère qui couve dans son camp.
Il faut oser le reconnaître. Le RPG-arc-en-ciel n’est pas loin de l’implosion. Car, recourant à sa classique stratégie faite de manipulation et de l’usure, Alpha Condé semble se heurter à un brutal éveil de conscience des siens. Les frondeurs, jeunes, relativement formés et visiblement conscients des risques de manipulation, ont des revendications précises qu’ils sont déterminés à obtenir. Au nombre de leurs exigences, on a le congrès qui devrait aboutir à l’éviction d’Alpha Condé. Ayant en commun la trahison dont ils se disent victimes de la part du président Alpha Condé, les frondeurs ont cependant des reproches plus ou moins différents.
Ainsi, le premier groupe des responsables des actions qui s’était fait entendre, justifiait sa colère par le fait que l’administration du parti n’a rien de démocratique. Ce premier groupe se prévalait surtout du fait que les instances du parti n’aient pas été renouvelées depuis 1993. Un immobilisme qui aurait empêché l’émergence d’une nouvelle classe dirigeante au sein du parti. Subtilement, ce groupe de frondeurs expliquait certains actes anti-démocratiques du président Alpha Condé par cette habitude tirée de la gestion personnalisée du parti.
Désormais, un autre groupe se penchant également sur le fonctionnement du parti dénonce l’institution d’instances parallèles et nullement prévues par les statuts. Il en est ainsi de la coordination générale, du secrétariat permanent et de biens d’autres du même genre. Ces autres frondeurs pensent que l’institution de ces structures n’obéissait qu’au désir de fabriquer des postes taillés sur mesure pour ceux qui en sont titulaires.
Enfin, le camp porté désormais par Doussou Condé s’indigne, lui, du pillage économique que le président Alpha Condé aurait laissé faire. Ainsi, dans sa sortie chez nos confrères de Lynx FM, elle s’en prend très particulièrement à des hauts cadres qui, dit-elle, se seraient copieusement enrichis à coups de milliards de GNF frauduleusement sortis des caisses de l’Etat. Elle se dit d’autant plus outrée par cette situation qu’au-delà de la vampirisation dont le pays est ainsi victime, ce seraient des anciens adversaires du RPG qui se livreraient impunément à ces pratiques.
Anna Diakité, www.kababachir.com
