On vient d’apprendre la nouvelle. Deux employés de la société téléphonique, Cellcom, de nationalité libérienne auraient été récemment mis aux arrêts par les services de renseignements et de contre-espionnage guinéens. Il leur serait reproché de vouloir attenter à la sureté de l’Etat. Autant dire un coup d’Etat.
Concrètement, filés depuis un certain temps par les services de renseignement, on leur reprocherait de filmer et de photographier et de relever les coordonnés de sites jugés sensibles, tels des points d’entrée à la frontière. Ils se seraient même intéressés au cortège du président Alpha Condé. En gros, ils sont soupçonnés de recueillir des informations qu’ils transmettent à quelqu’un dont l’identité n’est pas formellement établie, mais qui, à priori, aurait des idées pas nécessairement catholiques dans la tête. Certaines sources évoquent même la piste du milliardaire franco-israélien, Beny Steinmetz dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas ami au président Alpha Condé.
Parmi les éléments qui désignent ce dernier comme un des destinataires potentiels des informations que recueilleraient les deux libériens, il y a le bras de fer entre lui et le régime de Conakry au sujet des blocs 1 et 2 de Simandou. Mais il y a également les connections supposées ou réelles entre la société téléphonique et l’Etat hébreu.
Il est juste à espérer que ce ne soit pas là une des paranoïas du régime de Conakry. Parce qu’on se rappelle qu’en 2012, on avait invoqué un argument similaire pour faire déguerpir les personnes handicapées qui squattaient les fondations du pont du carrefour Donka et les abords de la mosquée Fayçal. Il avait été dit que c’est parce que de potentiels ennemis du président de la République pourraient s’abriter parmi cette couche d’indigents pour attenter au cortège présidentiel.
Anna Diakité, www.kababachir.com