SANOYAH : La Gendarmerie a failli être brûlée

 

En Guinée, l’inquiétude autour  de la montée exponentielle de la criminalité, ce ne sont pas que les assassinats répétés que l’on enregistre çà et là, presque quotidiennement. Mais c’est aussi le peu de confiance entre les forces de l’ordre et les populations qu’elles sont censées protéger. L’exemple le plus illustratif de cet état de fait s’est passé hier à Sanoyah, qui relève de la préfecture de Coyah, à 50 km de la capitale guinéenne.

 

La localité serait en particulier caractérisée par une inexplicable et brusque montée de la criminalité et du banditisme dans la zone. C’est ainsi que des citoyens confient que depuis un certain temps, des vols à mains armées et en bandes y sont signalés quasiment toutes les nuits. Et c’est ce qui se serait répété dans la nuit du mardi dernier. Une femme ayant empruntée un taxi-moto se serait faite attaquée par une bande de six malfrats. Sentant le danger, le conducteur de la mototaxi aurait fui et laissé la pauvre femme à la merci des bandits. Soumise à des sévices à l’aide d’armes blanches que détenaient ses agresseurs, elle aurait poussé des cris qui ont alerté des jeunes du voisinage qui ont accouru à son secours. A la vue des secours, les malfrats auraient entrepris de fuir. Mais ils ont été pourchassés.

 

Trois d’entre eux auraient été rattrapés par les services de sécurité. Un quatrième a été appréhendé par les jeunes qui l’ont battu jusqu’à ce que mort s’en suive. Apprenant par la suite que les trois autres avaient été conduits à l’unité de la gendarmerie départementale de Sanoyah, les jeunes, puissamment mobilisés sont allés les réclamer pour, disaient-ils les « en finir avec eux ». Devant le refus des gendarmeries d’obtempérer, les jeunes en question auraient réuni des pneus usés et cotisé un certain montant pour acheter du carburant, pour brûler la gendarmerie, elle-même. Il a fallu que des renforts venant de Km36 pour contraindre les jeunes à renoncer à leur funeste intention.

 

Cet incident qui, comme on le sait, aurait pu virer au drame est symptomatique du niveau de confiance qui régit les rapports entre forces de l’ordre et populations. Alimenté par la défaillance de la justice, la brutalité et la corruption au niveau des forces de défense et de sécurité, ce déficit de confiance est, en soi, une problématique à part entière, dans le vaste ensemble relatif à l’insécurité en Guinée.

Anna Diakité, Kabanews

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