SANTE: Ebola : trop tard ?

L’AVENIR – par Nathanaël Jacqmin – Un de nos journalistes est rentré samedi matin d’une mission au Sénégal.

Son reportage réalisé dans le couloir humanitaire «Ebola», où transite tout le personnel du Programme alimentaire mondial (PAM) avant leur retour au pays, sera publié dans nos journaux ce mercredi.

Comme moi-même, de retour du Burkina Faso au début du mois, il a été très surpris de débarquer ici à Bruxelles, sans aucun contrôle sanitaire particulier, après avoir séjourné en Afrique centraleEbola, c’est comme si ça n’existait pas…

Si, actuellement, trois pays (GuinéeLiberia et Sierra Leone) sont jugés à haut risque, penser qu’Ebola s’y cantonne est un leurre. Chaque jour, des centaines de personnes meurent au Burkina Faso, après de fortes fièvres. Chaque fois, on pointe le paludisme. Comme une fatalité. «Mais, il s’agit souvent d’autre chose» assure la secrétaire générale d’Îles de Paix, une ONG présente depuis 1982 dans cette région.

Par contre, lors de notre arrivée à Dakar ou à Ouagadougou, mon collègue et moi-même avons été très surpris d’être «screenés». Lui avec un pistolet qui permet de mesurer la température du corps. Moi avec une sonde que l’on vous appose au cou.

En Afrique de l’Ouest, on vit depuis des mois avec cette fièvre hémorragique qui a déjà tué 4 500 personnes. Et on s’en préserve avec les moyens du bord.

Mais comme chez nous, c’est aussi du chacun pour soi… À Dakar comme à Ouagadougou, on ne contrôle pas ces milliers de voyageurs qui quittent cette zone à risque pour la Belgique, depuis des mois.

Ce matin, la «psychose Ebola» débarque chez nous, avec les premiers contrôles de température à Zaventem.

À Luxembourg, les ministres européens des Affaires étrangères devraient aussi se prononcer sur une attitude globale afin de répondre à l’appel à l’aide africain pour lutter contre cette maladie qui ne connaît pas de frontières.

Car se barricader ne servira à rien. C’est en Afrique qu’il faut agir. Au Liberia, par exemple, où, après des années de guerre civile, il ne reste plus que trois douzaines de médecins.

En espérant cette fois, qu’après des mois d’incohérence, il ne soit pas trop tard.

 

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