Muter un agent de l’Etat dans les confins d’une ville ou d’une Préfecture a désormais une allure de règlements de comptes. Tous les leviers des structures de prises de décision sont détenus par des militants du RPG ou mués comme tels, juste pour profiter.
Conséquence : tous ceux qui ne sont pas avec le parti au pouvoir sont contre lui. Et donc, sont à éloigner. A garder, loin de leur influence. A Labé, c’est l’Inspecteur régional de l’Education (il crée et dirige une association d’enseignants de soutien aux actions d’Alpha Condé) qui s’illustre dans les affectations politiques : des responsables de l’UFDG ont été visés à cet effet. Les derniers soubresauts en sont les conséquences.
A Boké, c’est un certains Siné Magassouba, enseignant de son état et fervent et inaltérable militant du RPG, devenu directeur préfectoral de l’Education. A en croire, les sources dignes de fois, quand le sieur Magas pipe un mot à Boké aucun cadre n’osera dire le contraire, surtout au niveau de la direction préfectorale de l’éducation. C’est lui qui fait et défait des carrières, de mutations et autres coups bas.
Ces deux cas en disent long sur ce qui prévaut dans le reste du pays. Partout, ces cadres ou de ce qui y ressemblent, usent de leur accointance avec le pouvoir pour abuser des fonctionnaires qui ne sont pas avec eux. Ce mélange de politique à la gestion administrative risque d’avoir des conséquences fâcheuses. Mais, ni le ministre du Pré-Universitaire, ni le chef du gouvernement, ni même Alpha Condé ne pipent mot. Ils sont tous favorables aux mutations abusives aux relents ethniques. Gravissime ! Sinon quoi de plus normal, si on luttait contre la sédentarité des fonctionnaires ! Pourvu qu’on soit juste !
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
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