De sources médicales citées par des médias tunisiens et reprises par des opposants indiquent que l’état de santé d’Alpha Condé « ne serait pas alarmant mais nécessiterait des traitements sophistiqués ainsi qu’un repos absolu. » Les mêmes sources ne s’aventurent pour autant pas sur sa date de retour du président guinéen. Autant dire que l’éventualité d’un séjour prolongé ou plutôt d’un autre voyage n’est pas à exclure. Mais de quoi souffre donc Alpha Condé ?
Cette question est sur toutes les lèvres. Surtout qu’en Guinée, les deux présidents Sékou et Conté sont morts au pouvoir suite à des maladies, après près d’un quart de siècle de règne. Aujourd’hui donc, Alpha Condé annoncé en Tunisie depuis la semaine passée n’est ni en visite privée, ni en visite officielle, mais bien un séjour médical, à en croire des voies bien introduites au Palais, rapportées par les médias tunisiens. Le locataire de Sékhoutouréya souffrirait du diabète (Conté aussi), du cancer et la névralgie sciatique. De toute évidence, les maladies de chefs d’Etat et opposants charismatiques africains sont taboues. Chez certains, c’est même passible de peine.
Pour leur part, les chefs d’Etats autoritaires mués derrière le voile transparent de la démocratie prennent donc grand soin de leur santé, car ils savent que sa dégradation peut engendrer des révolutions ou des coups d’Etat. C’est pourquoi, les Guinéens sont à l’affût du moindre déplacement non annoncé tambour battant par les médias d’Etat. Ce fut le cas du départ l’autre semaine d’Alpha Condé. Ni des ministres, ni des proches n’ont été mis au courant de l’escapade présidentielle. On s’est plutôt contenté de parler de congé et d’autres démarches auprès d’une institution financière.
Ça va se savoir…
Jeanne FOFANA, Kabanews