La société civile guinéenne est malade. Elle ressemble à un chat qui n’attrape pas de souris. Elle manque d’initiatives. Et du coup, se morfond dans la sclérose maladive. L’ex-représentant de l’Union européenne Philip Van Damne a bien raison.
« La société civile guinéenne s’est politisée, fragmentée et dépourvue de tout noyau de réflexion. » C’est l’amère lecture que fait aujourd’hui le représentant sortant de l’Union européenne en Guinée. Philip Van damne touche ainsi à une plaie qu’il connait parfaitement bien pour avoir soutenue longtemps cette société civile -CNOSCG.
Si ailleurs, la société civile est là pour apporter ou envisager des solutions aux sujets de préoccupation du moment, chez nous en Guinée, occuper un poste au sein de la société civile guinéenne est devenu une juteuse occasion pour accéder à de hautes fonctions dans l’administration guinéenne. C’est du moins la lecture qu’on fait depuis qu’on a commencé à se boxer entre acteurs.
Nombreux ministres et anciens ministres sont issus soit du syndicat, soit de la société civile, deux corporations différentes mais s’affiliant au sein d’une même structure (Bakary Fofana de la Ceni, en est une parfaite illustration, l’homme fut ministre et aujourd’hui, président de la Ceni, sous la bannière de la société civile). C’est pourquoi, aujourd’hui, tout le monde se bat pour pérenniser des valeurs mais pour se positionner.
Aux commandes aujourd’hui, Dansa Kourouma fait comme si, lui n’est pas du tout intéressé par un poste de quelle que nature qu’il soit. On verra bien dans les années à venir. « Nous allons redorer l’image de la société civile, notre implication dans l’espace politique doit diminuer. Il y aura beaucoup de démarcation. Nous allons nous recentrer sur nos valeurs. J’ai accepté de venir à la société civile parce que la Guinée a besoin d’une société civile solide pour renforcer sa démocratie ».
C’est dire que Philip Van Damne sait de quoi il parle, surtout qu’il a assisté par ailleurs au gros détournement orchestré par Aziz Diop et sa clique. Des comportements sans cesse dénoncés par un certain Salmana Diallo mais sans succès !
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com
