Ce jeudi et demain vendredi, Accra, la capitale ghanéenne abrite un sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) autour de l’épidémie à virus Ebola et de la crise politique au Burkina Faso. Mais le siège restera vacant…ou plutôt occupé par une personnalité de moindre importance.
En effet, selon nos informations, contrairement à ses habitudes, le chef de l’Etat guinéen a pris la décision de ne pas se joindre à ses pairs de la sous-région pour ce sommet. Son ministre des Affaires étrangères, François louncény Fall, aurait, lui aussi, a reçu une consigne pour ne pas y aller. Du coup, dans le meilleur des cas, seul l’ambassadeur de la Guinée à Accra pourrait représenter les autorités à cette rencontre.
Cette attitude ne serait toutefois pas dénuée d’arrière-pensées. Alpha Condé et son gouvernement reprocheraient en effet à l’instance sous-régionale d’avoir manqué de solidarité à leur endroit, en cette période marquée par l’épidémie à virus Ebola. En bientôt un an depuis que l’épidémie s’est déclarée dans le sud du pays, Conakry n’a pas encore vu un haut représentant de l’instance sous-régionale pour témoigner à la Guinée son soutien. Alors que le monde entier, y compris les Etats-Unis et la France, y ont dépêché de grandes personnalités. L’Union Africaine aussi y est arrivée, quoique tardivement.
Les autorités guinéennes ne seraient pas non plus contentes du silence de la CEDEAO au sujet de l’isolement de la Guinée par un certain nombre de ses pays limitrophes. Comme on peut l’imaginer, ce que la Guinée sous-entend à travers ce reproche, c’est le fait que la CEDEAO ne se soit pas publiquement prononcée contre l’attitude du Sénégal. Ou peut-être qu’elle ne se soit pas suffisamment mobilisée pour freiner l’escalade entre les deux pays.
Anna Diakité, www.kababachir.com
