Bien d’observateurs guinéens s’étaient bien demandé si le projet verrait bien le jour ? D’autres s’étaient interrogés sur sa pertinence. Finalement, la promesse du président français relative à la construction d’un hôpital militaire en Guinée Forestière ne verra pas le jour. Les autorités militaires françaises se borneront à un appui logistique. Quant aux raisons de ce rétropédalage, Conakry et Paris se renvoient la balle.
A l’occasion d’une escale qu’il a faite à Paris, lors de son retour de l’Assemblée générale des Nations unies, on avait eu l’impression qu’entre le président de la République et son homologue français, François Hollande, l’harmonie est parfaite. A peine une semaine après, on a cependant l’impression qu’il y a quelques divergences. En effet, alors que lors du bref entretien que les deux chefs d’Etat avaient eu à l’Elysée, le numéro un français avait réaffirmé son intention de faire installer l’hôpital militaire à Macenta, on apprend aujourd’hui même que finalement, le projet est abandonné. Dans un communiqué rendu public par les autorités françaises, on apprend que c’est finalement la Croix Rouge française qui sera déployée en lieu et place des soldats français. Naturellement, les troupes françaises pourraient être mises à contribution, au niveau logistique. Mais elles ne seront plus au cœur du nouveau centre de traitement de l’épidémie à virus Ebola, dans la préfecture de Macenta.
Sur ce point, Paris et Conakry sont d’accord. Par contre, les explications fournies de part et d’autre, sont plutôt divergentes. Pour les autorités françaises, ce réajustement serait consécutif à une requête de Conakry. Et on avance le souverainisme légendaire hérité de Sékou Touré. Mais à Conakry, cette explication ne passe pas. A la limite, le gouvernement guinéen accuse les autorités françaises d’avoir annoncé le projet, sans avoir nécessairement évalué les possibilités effectives de sa mise en œuvre. En effet, ce serait la hiérarchie militaire française qui aurait finalement objecté qu’en raison des nombreux champs de bataille impliquant les troupes françaises, il ne serait pas possible d’honorer l’engagement de François Hollande.
Anna Diakité, Kabanews