On ne sait pas si Cellou Dalein Diallo dont le décret le confirmant comme chef de file de l’opposition a été lu mercredi sur les ondes de la RTG mordra à l’appât ou pas. On sait en revanche que le décret d’Alpha Condé n’est pas fortuit. L’homme est connu et reconnu pour ses calculs politiciens. Il ne fait donc rien au hasard ou pour plaire à quelqu’un encore plus que si c’est un opposant doublé de sa casquette d’ancien Premier ministre de Lansana Conté.
Derrière donc le décret qu’il a fait publier se cache une réelle volonté de désintégrer l’opposition dans son ensemble et l’UFDG en particulier. Chacune des instances verra en Dalein Diallo, cet autre opposant qui fait double jeu. Or il n’en est rien. Alpha Condé c’est homme qui n’aime pas le compromis. Surtout pas avec ceux qu’il qualifie à tout-va « de rigolo et nains politiques qui aboient et ont mis le pays à terre. » Donner la latitude à l’opposition de «critiquer les programmes, les décisions et les actions du gouvernement développées des programmes et proposer des solutions », Alpha Condé ne pourra jamais être autant républicain. Mais, dans un article du décret, il rappelle que l’opposition peut « Œuvrer pour l’alternance des pouvoirs par des voies légales. Offrir aux citoyens une alternative à la politique définie par la majorité parlementaire. Outre les lois et les libertés fondamentales, reconnu à tout citoyen, l’Etat garantie à l’opposition l’exercice des libertés publiques conformément aux lois et règlements».
L’UFDG, reste humble. Et ne veut pas marcher maladroitement. Le statut dont fait allusion Alpha Condé n’enthousiasme personne. Même si, dans des cérémonies officielles, Dalein pourrait faire partie de la crème. Avec toute la solennité que cela requiert ( ?). Vraiment curieux de la part d’Alpha Condé, de donner autant d’images à Dalein Diallo.
Selon un analyste, « Si Alpha Condé veut vraiment respecter les lois de la République, il n’a qu’à commencer par juger ou libérer les détenus illégaux, faire face aux poursuites des auteurs et commanditaires des 60 morts lors des marches politiques, des évènements de Soaro, etc. Ou, plus facilement, attenter un procès contre ces nombreux délinquants économiques qui infestent le gouvernement et le cercle restreint de la galaxie présidentielle. Pour une réelle volonté de décrispation, c’en serait vraiment une. Le reste, c’est du cinéma. Une distraction de mauvais aloi. » Pourvu que l’UFDG reste sereine, que l’opposition aussi reste mobilisée. Sinon, bonjour la désintégration.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com