Suppression du trafic Roro au quai conventionnel : la date butoir, 31 octobre

Le trafic Ro-Ro sera définitivement supprimé sur les quais du terminal conventionnel le 31 octobre 2014. Ainsi en a décidé la Direction générale du port autonome de Conakry. Il y a juste quelques heures de sursis pour les opérateurs portuaires que sont Getma, Transco et Afrimarine, lesquels ont fait feu de tout bois pour que Bolloré n’engloutisse pas tout aux dépends des Guinéens.

Mais, selon toute vraisemblance, rien ne peut arrêter la rapacité de Bolloré et l’appât du gain des autorités de Conakry au plus haut sommet de l’Etat. Aujourd’hui donc, c’est des centaines d’emplois qui sont menacés. Mais pour tenter de dissimuler le désastre, Bolloré fait une note technique pour préciser : « Ce n’est pas l’ensemble des activités commerciales Ro-Ro qui est concernée, mais uniquement la manutention des navires dans le cadre de la convention de concession signée en 2011 entre  la Direction du PAC, le ministre d’État en charge des travaux publics et des transports, le ministre de l’Économie et des finances et Bolloré Africa Logistics. Les entreprises portuaires gardent toutes leurs prérogatives sur toutes les autres opérations commerciales : shipping et transit douane. »

Ce qui est pernicieux avec Bolloré, c’est quand il fait croire à ces autres opérateurs qu’il y a encore des ressources à engranger dans ce qui reste encore à exploiter, après avoir tout pris. Cette réalité n’est que la conséquence des deals faits entre le président guinéen et Bolloré. En effet, lit-on dans la presse occidentale, le 3 février 2011, Alpha Condé reçoit Vincent Bolloré et visite en sa compagnie le Port autonome de Conakry.

 Cinq semaines plus tard, il résilie par décret la convention, ordonnant la réquisition manu militari des bureaux de Getma-Necotrans. Et ce, deux jours avant de confier à l’ami breton de Nicolas Sarkozy un jackpot élargi à la totalité des activités portuaires. Argument avancé : la défaillance de Getma, coupable de n’avoir engagé que le dixième des 30 millions d’euros d’investissements promis. Le 16 mars, la société ainsi délogée dépose une plainte devant le procureur de la République de Paris pour « corruption internationale ». Ses avocats accusent Bolloré d’avoir financé la campagne électorale de Condé via l’agence de communication Euro RSCG, filiale de l’empire. « Pas d’autre explication, tranche l’opposant Dalein Diallo. Alpha a voulu récompenser un ami : tu m’aides à remonter mon handicap de 18%, et le port est à toi. »

C’est donc à cause de ce deal honteux que des Guinéens sont sacrifiés. Pauvres de nous !

Jeanne FOFANA, www.kababachir.com

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