C’est de l’acharnement qu’il fallait absolument corriger. Voilà, çà y est. Damaro Camara a soufflé sur les braises. Il s’est vertement attaqué à Aboubacar Sylla. Celui-ci se devait donc de répliquer au risque d’afficher un signe de faiblesse vis-à-vis d’un collègue de l’opposition. Aujourd’hui, c’est chose faite. Pendant que beaucoup de Guinéens commençaient déjà à croire aux propos de Damaro, Sylla sort de sa réserve et rend coup pour coup.
Dans une interview qu’il a accordée à Guinée news, le porte-parole de l’opposition déclare : « Tous les Guinéens connaissent aujourd’hui l’adversité et l’obsession qu’il manifeste à mon endroit aussi bien à l’Assemblée nationale, que dans les médias où il ne peut pas s’exprimer sans citer mon nom, m’agresser verbalement et raconter des grossièretés sur mon compte, sans aucun état d’âme. J’ignore pour quelle raison, lui doit le savoir. Mais il a une fixation sur ma personne. Et je crois que c’est le moment de prendre à témoin l’opinion pour dire que tout ce qui m’adviendra dans le futur, il faudrait que M. Camara soit considéré comme un des instigateurs parce que la fixation qu’il a sur ma personne peut justifier tous les manquements aux droits et à la morale. Il n’en serait pas à son coup d’essai puisqu’il a lui-même reconnu publiquement dans les médias être un des initiateurs du coup d’Etat du 4 juillet 1985 contre le Général Lansana Conté, avec son cortège de morts et de malheur. »
De l’autre côté, Aboubacar Sylla estime qu’avec les déclarations à l’emporte pièces de Damaro, l’enquête sur la tentative d’assassinat
dont il est victime est « déjà politisé. Il a été jusqu’à affirmer à la radio Lynx Fm qu’il est allé rencontrer les gendarmes chargés de l’enquête et qu’il a reçu d’eux des informations comme quoi, on n’a pas trouvé de tessons de vitres au lieu où j’ai été directement agressé. Tout ça avant que l’enquête ne démarre, puisque l’enquête ne pouvait démarrer qu’hier mercredi après mon audition. Autrement dit il a clos déjà une enquête qui n’avait pas officiellement commencé et dont il affirme en avoir déjà les conclusions. »
Aboubacar Sylla ne se fait aucune illusion, car, Damara veut pousser les officiers de police judiciaire à aller dans le sens de ses déclarations publiques pour éviter de se faire taper sur les doigts car tout le monde sait que nous sommes aujourd’hui en Guinée dans un parti-Etat qui ne dit pas son nom. Conséquence, « C’est une interférence grave, un délit, qui doit être poursuivi. Deuxièmement, rassurer les agresseurs pour qu’ils sachent qu’ils sont protégés et couverts. »
Seulement, Sylla devrait aller loin de ces déclarations. Pourquoi pas attenter un procès contre ce belliqueux RPGiste qui plonge tous les jours le régime d’Alpha Condé dans le précipice afin de le supplanter à pied levé.
Jeanne Fofana, www.kababachir