Depuis la chute de la compagnie nationale Air Guinée, le transport aérien guinéen est en déliquescence. La couverture du réseau intérieur n’est plus qu’un lointain souvenir. Les aérodromes qui avaient été construits dans certaines villes de l’intérieur du pays sont remplacés par d’épaisses touffes d’herbe ou sont transformés en terrain de fortune par les footballeurs amateurs des quartiers environnants. Pour leurs déplacements officiels, les autorités guinéennes, y compris le président de la République, empruntent des avions de ligne régulière ou louent à des milliers de dollars ou d’euros, des jets privés. Cette donne, le gouvernement souhaite la changer. Mais il se heurte à quelques difficultés.
C’est à l’issue du passage du ministre des Transports, Aliou Diallo, dans le cadre de la défense de son budget que cette intention du gouvernement a été mise sur la place publique. En effet, interpellé par les représentants du peuple sur cette situation qui n’honore pas la Guinée, il a reconnu le bien-fondé de leurs inquiétudes. Mais il a assuré qu’ils n’étaient les seuls à s’en inquiéter. A l’en croire, le gouvernement, lui aussi, s’en préoccuperait énormément. Au point où, ai-t-il promis : « Je vous assure que dans les meilleurs délais, nous aurons l’occasion de revenir ici pour proposer une convention dans ce sens ».
Mais il est à se demander comment et pourquoi le ministre s’est-il autorisé une telle assurance, alors même que des difficultés énormes demeurent à surmonter. En effet, si, à priori, de potentiels investisseurs se bousculent pour aider à remettre sur place une compagnie nationale aérienne, leurs propositions respectives comportent tout de même un obstacle de taille. Selon Aliou Diallo, cet obstacle consiste aux coûts exorbitants que solliciteraient les partenaires potentiels. En guise d’exemple, il a déclaré : « le tarif le plus bas d’un trajet comme Conakry-Labé se retrouve au-delà de 250 dollars le billet. Je ne parle pas de N’Zérékoré ou de Siguiri ou de Kankan ».
Anna Diakité, www.kababachir.com