Cent bus pour soulager les populations guinéennes. C’était en effet l’objectif du tout nouveau gouvernement mis en place par Alpha Condé, à son arrivée au pouvoir. Près de cinq ans après, cette mise en circulation, les Guinéens ne sentent pas trop leur soulagement. Et pour cause : tous les bus ou presque ont subi de sérieux coups de vieux, faute d’entretien capital. Ou à cause de cibles qu’ils ont constituées à chaque manif de rue. Ou encore de la mauvaise gestion.
Conséquence, la Soguitrans – comme c’est d’elle qu’il s’agit – est tombée en transe. Elle est haletante. Ce qui reste de cet autre symbole de copinage et de militantisme (c’est une militante du parti au pouvoir qui était l’un des patrons de la boîte) tend vers le dépôt de bilan. Aujourd’hui, à longueur des journées et des nuits, on voit ces bus surchargés comme naguère comme si les contrôleurs sont obligés de mettre trois passagers sur un seul siège. Certains sont arrêtés sur les allées, d’autres accrochés à la portière, un troisième groupe accroupi. Malgré tout, on tente souvent de ramasser des passagers. On s’en fout d’éventuels accidents liés à la surcharge.
A ce jour donc, la Soguitrans est malmenée. Syndicat et direction sont des complices sur les dos des autres travailleurs n’ayant aucun autre recours si ce n’est ce syndicat acheté.
On y reviendra.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com