Les conditions carcérales en Guinée sont loin d’être de l’humanisation. Selon des échos qui nous parviennent, les prisons de Conakry constituent à elles seules des mouroirs. Aucune condition humaine n’est perceptible. Le gouvernement en est au courant. C’est pourquoi, récemment, lors d’une rencontre de haut niveau, il a été évoqué la construction d’une nouvelle prison dans les périphéries de la capitale, Conakry.
C’était au cours de la mise en du plan d’action national de la reforme du secteur de la reforme de la Justice aux Cases Belle Vue. Cette activité devant être financée l’Ambassade d’Espagne en Guinée, cette nouvelle prison devrait en principe humaniser les prisons. Récemment, un opposant qui a séjourné dans les cellules de Labé, Mamou et Conakry, dénonçait ces mêmes conditions carcérales : « J’ai vu des condamnés payer de l’argent à des magistrats, et sortir de prison avant de purger leurs peines. J’ai vu des avocats réclamer à leurs clients des montants pour le juge, et d’autres montants pour le procureur pour acheter leur liberté. J’ai vu des détenus, pour des dettes sans papier, sans témoins et non reconnues. J’ai vu des détenus pour des menaces de mort sans la moindre preuve. J’ai vu des magistrats qui ont des talents de transformer la vérité en mensonge, et le mensonge en vérité pour des pots de vin. Contrairement à la police, à la gendarmerie et à l’armée, la garde pénitentiaire ne reçoit pas de ration alimentaire, et est même obligée d’acheter elle-même sa tenue. J’ai vu que la garde pénitentiaire n’a même pas de statut.» Et résumer : « J’ai compris qu’en Guinée, les prisonniers sont des marchandises des magistrats. » Ce n’est pas tout : « J’ai vu des dizaines de détenus se raser avec une seule lame les barbes ou les cheveux. J’ai vu des punaises dans les cellules, comme les thermites dans les termitières. »
Jeanne Fofana, www.kababachir.com