En tournée américaine et nord-américaine, Dalein Diallo tient aujourd’hui des discours d’une rare portée politique. Il avait donné le ton avant de prendre son vol, la semaine dernière, dans les colonnes du Lynx. Une tribune qui a fait le tour des médias en ligne et périodiques. Aux USA, Dalein remet çà. Cette attitude nouvelle intervient au moment même où des militants percevaient leur leader comme un agneau vis-à-vis d’un vorace qui s’appelle Alpha Condé. Le président de l’UFDG veut donc trancher dans le vif. Troquer son puuto (bonnet artisanal souvent attribué aux sages et patriarches du Fouta) contre »une casquette à l’envers ».
Ses discours font trembler Sékhoutouréya. Les faiseurs de roi proches du président, commencent bouger dans tous les sens soit en décryptant les discours, soit en commentant ou en se félicitant de n’avoir pas vu Bah Oury dans cet exercice. Sinon, Conakry prend peur encore davantage. En attendant, Dalein cherche des fonds : « Il faut qu’on s’arme de courage et qu’on se batte pour qu’on ait de l’argent. Vous qui êtes là, vous êtes mieux que nous qui sommes en Guinée. Je reconnais que tout le monde aimerait que Cellou prenne le pouvoir, tout le monde veut que l’injustice cesse et que la Guinée soit un pays prospère, tout le monde veut que les détournements cessent et que les citoyens soient épargnés de la violence. Beaucoup de citoyens sont conscients que c’est l’UFDG qui est la solution pour la Guinée et qui est capable de relever les défis qui assaillent le pays. On sait que vous êtes courageux et on ne peut pas vous payer pour ça. C’est important que lorsqu’on se rencontre qu’on vous le dise. »
Et de tancer le pouvoir de Conakry : « Alpha Condé avec qui on combat, c’est lui qui a le pays en main. Il n’y a ni justice, ni vérité. Le trésor public, l’administration Centrale, l’administration territoriale (sous-préfets, préfets, gouverneurs) sont dans ses mains. Il a enlevé les élus locaux qui n’ont pas accepté d’être de son côté. L’armée, la justice, la police, la gendarmerie sont dans ses mains. Si on veut enlever tout ça de ses mains, il faut qu’on se lève et qu’on s’arme de courage. Nous qui sommes en Guinée, qu’on se lève et qu’on se sacrifie pour dire qu’on est fatigué. Vous avez vu les militants en Guinée, ils sont déterminés à mener le combat. Il faut nous aider à avoir de l’argent, car vous êtes utiles pour tous ceux qui sont au pays. Il faut qu’on se batte sinon en 2015 ce sera très dur. Il faut oser. En tout cas en Guinée, jeunes et vieux sont déterminés. Il faut qu’on ait beaucoup d’argent pour qu’on gagne et si on gagne qu’on puisse relever les défis. Il n’est plus question qu’on se laisse faire. Ce qui s’est passé ne se reproduira plus. On ne nous prendra plus notre victoire, soyez-en sûr. On a montré qu’on voulait la paix pour notre pays. On a gagné, mais on a accepté la défaite, mais on ne peut pas adopter cette attitude tout le temps, ce sera de l’idiotie. » Pour y arriver, Dalein veut aussi des motos car, « Là où on n’a pas pu surveiller, le pouvoir a fait ce qu’il voulait. »
Il a rappelé qu’il y a 304 sous-préfectures et dans chaque sous-préfecture, l’UFDG a une section. Notre souhait plaide Dalein Diallo est que chaque fédéral ait une moto. A Conakry, on a 100 sections. Ça fait 400 sections. Donc, on cherche 600 motos. Ce n’est pas pour Conakry seulement, c’est pour l’intérieur du pays aussi afin que les responsables puissent circuler et sensibiliser les militants. Cela, précise-t-il, c’est surtout pour surveiller le déroulement du vote.
2015 s’annonce avec hargne !
Jeanne FOFANA, kabanews