Le procès qui opposait notre confrère, David Bangoura de la radio privée, Lynx FM, à un gendarme qu’il accusait de lui avoir roué de coups vient de connaître son épilogue au tribunal de première instance de Kaloum. Reconnu coupable des faits à lui reprochés, le margi-chef Abdoulaye Diallo a été condamné à huit mois de prisons et au versement d’une forte somme au titre des préjudices.
Pourtant, le mis en cause s’en tire plutôt bien. En effet, si le juge avait suivi le réquisitoire du substitut du procureur, le gendarme se serait retrouvé avec une peine d’emprisonnement de deux ans et au versement de 200.000 GNF, sans parler des préjudices pour la réparation desquels la participation civile réclamait jusqu’à 30 millions de GNF. Finalement, il n’est condamné qu’à une peine de huit mois de prison ferme, à l’interdiction du port d’arme durant cinq ans ainsi qu’au versement des 200.000 GNF. En ce qui concerne les préjudices, le juge fixe leur réparation à hauteur de 10 millions de GNF.
Au-delà de ces différentes condamnations, les militants pour la liberté de la presse voient dans ce verdict sa dimension symbolique. Après les excuses publiques que la gendarmerie avait présentées à notre consœur, Kounkou Mara de l’hebdomadaire satirique, le Lynx, la condamnation du margi-chef Abdoulaye Diallo vient consolider le message selon lequel il faudra laisser aux journalistes exercer librement leur profession.
Il est juste à préciser que les faits pour lesquels notre confrère avait porté plainte remontent à une couverture médiatique d’une des marches de protestations des victimes de la faillite de la BADAM. A quelques mètres du palais de la présidence de la République, David Bangoura s’était subitement vu adressé une série de gifles par le margi-Chef Abdoulaye Diallo. Ce, en dépit du fait que du fait que l’intéressé et d’autres confrères l’aient informé qu’il s’agissait d’un journaliste dans l’exercice de sa profession.
Anna Diakité, www.kababachir.com
