Des jeunes très remontés ont empêché jeudi la pose de la première pierre pour la construction d’un Centre de traitement Ebola à Yimbaya, dans la Commune de Matoto à Conakry.
Ce projet de construction du Centre de traitement Ebola financé par les Etats-Unis, travers son ambassade accréditée en Guinée, s’inscrit dans le cadre la lutte l’épidémie Ebola et devrait permettre d’augmenter la capacité d’accueil des malades Ebola.
Mais le choix porté sur leur quartier n’a pas plu aux jeunes de cette localité qui ont très tôt exprimé leurs hostilités, à travers ce mouvement de protestation.
Outre le Chef de l’Etat, qui devrait se faire représenter par son Premier ministre à cette cérémonie, plusieurs personnalités étaient annoncées à cette cérémonie, dont les Ambassadeur des Etats-Unis en Guinée et de la France, Alexander Laskaris et Bertnand Cochery, le gouverneur de la ville de Conakry, qui a tenté le tout pour le tout afin de convaincre les jeunes, mais sans succès.
Pour la jeunesse de Yimbaya bougie, il n’est pas question de se laisser distraire par les autorités qui, à leurs yeux, veulent confisquer leur terrain pour accueillir des malades d’Ebola dans leur quartier. « Vouloir nous priver ce terrain et construire le centre de traitement Ebola est une chose que nous n’apprécions pas pour le moment. » s’insurge un jeune en colère.
Malgré les multiples tentatives du gouverneur, Soriba Sorel Camara, qui a voulu calmer les esprits et convaincre les jeunes sur la nécessité de mettre en place un centre de traitement Ebola à Yimbaya, se sont soldées par un échec.
Très surpris par cette attitude des populations, l’Ambassadeur de France en Guinée estime pour sa part, qu’il y a lieu d’être à l’écoute des populations, avant de procéder à la réalisation d’un quelconque projet, qui sera, malgré tout, aux bénéfices des populations.
« La construction d’un centre de traitement se fait avec les populations et non contre les populations. Ce que nous avons réussi à faire à Macenta avec Médecins sans frontières (MSF) dans une zone très difficile, il n’y a pas de raison qu’on n’arrivera pas à le faire ici à Matoto Yimbaya. Mais il faut pour cela appliquer la même démarche qui est celle d’être à l’écoute des populations, des représentants des différents groupes du quartier » a-t-il fait remarquer.
Aux dernières nouvelles, la cérémonie de pose de la première pierre n’a pu avoir lieu à cause d’une forte résistance des populations. Il reste à voir si les autorités parviendront à calmer les esprits et réaliser le projet dans les jours à venir.
Wait and see (attendons de voir)
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com