Il y a moins de six mois, l’ONU s’inquiétait sur un possible risque d’implosion qui guettait la Guinée, suite à la crise politique qui perdure mais surtout à l’approche de la présidentielle de 2015. Crainte ou sage prédiction ? Nul ne le sait. Seule évidence, jusque-là en effet le climat politique est bien crispé faute de cadre de dialogue et de concertation entre les différents acteurs de la scène politique nationale. Une parfaite crise de confiance plane entre pouvoir et opposition. Ce, depuis le lendemain de la présidentielle de 2010.
C’est donc cette cohue et tout ce qu’elle englobe qui font craindre l’ONU quant à un gros risque d’implosion en Guinée et dans d’autres pays de la sous-région (Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Niger et au Nigeria.) C’est en effet à travers le chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest, Said Djinnit que la crainte a été soulevée, dans un rapport déjà présenté au Conseil de Sécurité. Il s’agit, selon la BBC, d’un document qui couvre la période allant du 1er janvier au 30 juin 2014 et qui prend en compte les situations socio-économique, politique et sécuritaire de la région. Le rapport souligne que les pays éprouvent toujours de grandes difficultés à répondre aux attentes de leurs populations qui, malheureusement, ne bénéficient pas encore des dividendes de ce progrès économique.
C’est ainsi que Djinnit a avertit le Conseil quant à la sensibilité de la période qu’aborde la région avec 5 élections cruciales à organiser en 2015. Pour le cas guinéen, on ne s’est pas encore remis des stigmates des législatives encore moins celles de la présidentielle de 2010. Le clivage ethnique, les règlements de comptes politiques, le mépris du pouvoir, l’entêtement de l’opposition républicaine, la misère généralisée des populations déjà abusées et désabusées, etc. constituent à n’en pas douter un risque énorme pour la stabilité du pays.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com