Suspension de la grève : les syndicalistes de Labé crient à la trahison

La grève générale illimitée lancée le lundi 15 février 2016 par l’inter centrale CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) et USTG (union syndicale des travailleurs de Guinée) a été officiellement suspendue ce vendredi 19 février 2016 par les syndicalistes à la bourse du travail à Conakry.

Très frustrés de leurs chefs, les syndicalistes de Labé n’ont pas mâché leur indignation et frustration à l’égard de leurs premiers responsables.

‘’ La base est déçue’’

Pour Mamadou Moussa de la CNTG, ils ont été discriminés dans la prise de décision de la suspension du mot d’ordre : « La suspension n’est pas justifiée parce qu’aucun argument n’est à leur portée pour la suspendre. Ils devraient nous dire qu’il y a tel problème, mais ils sont là-bas, ils négocient seuls. La base est déçue, parce que nous n’avons pu leur donner des informations précises qui motivent la suspension de cette grève. Nous sommes discriminés parce que nous n’avons pas été approchés, on est déçu de nos supérieurs.»

‘’Il fallait au moins diminuer 2000 ou 3000 GNF pour la population’’

Alpha Ousmane Diallo, secrétaire général de l’USTG de Labé enfonce le clou : « Mes sentiments, ce sont des sentiments de mécontentement parce que tous les points étaient déjà acquis. Les premiers responsables au niveau de Conakry nous ont déçus. Il fallait au moins diminuer 2000 ou 3000 francs guinéens [au niveau du carburant] pour la population. En tout cas nous, nous sommes déçus parce que la population était prête à nous accompagner jusqu’au bout.»

‘’Je ne suis pas content’’

Pour ce conducteur, cet arrêt de la grève est une insulte à l’endroit des travailleurs : « Je ne suis pas content. Parce qu’ils ont dit de diminuer le [prix du] carburant, ils n’ont pas accepté de le diminuer. C’est une insulte envers les gens, les travailleurs et tout le monde. Nous devrions continuer et demander encore le départ du Président [Alpha Condé].»

‘’ Nous aurons le lourd devoir d’appeler les travailleurs ’’

Cependant El hadj Lamine Sangaré temporise : « Nous aurons le lourd devoir d’appeler les travailleurs qui veulent être découragés leur expliquer et leur signifier le résultat obtenu. »

Après cinq jours terrés chez eux, les citoyens guinéens reprendront demain leurs activités avec pour certains  une note de désespoir.

Sally Bilaly Sow, correspondant www.kababachir.com  à Labé

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.