À moins d’un mois de la présidentielle, l’opposition et la commission électorale sont à couteaux tirés

Une nouvelle crise est-elle évitable entre les acteurs politiques guinéens ? Rien n’est encore sûr, car à moins de 30 jours du premier tour de l’élection présidentielle, fixé au 11 octobre prochain, pouvoir et opposition sont divisés sur de nombreuses questions liées au processus. Depuis plusieurs semaines, l’opposition dénonce le “retard” enregistré dans l’exécution du chronogramme établi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Aujourd’hui, c’est la précipitation de la commission électorale dans l’impression des cartes d’électeur des circonscriptions électorales de Kankan, de Siguiri et de Mandiana – alors  que le fichier électoral n’est pas encore nettoyé – lundi et mardi dernier qui risque de (re)mettre le feu dans la poudre, dont la moindre étincelle embrasera la situation. L’opposition se retrouvera ce mercredi même pour décider de la position à adopter.

Ce qui inquiète les adversaires du président-candidat, c’est le fait que la CENI s’est empressée à imprimer les cartes électorales de ces préfectures de la Haute-Guinée, où elle soupçonne l’enrôlement massif de mineurs et d’électeurs fantômes, avant même de procéder à la correction des anomalies ficelées. La décision de l’institution est sujet à controverse, parce que dans la région de N’zérékoré où le nettoyage du fichier électoral est terminé, la commission électorale n’a pas encore imprimé les cartes.

Menace de boycott

Les sept candidats qui briguent le fauteuil présidentiel avec le président sortant ont, au cours d’une réunion tenue le 14 septembre à Conakry, rejeté fermement la décision du lancement des opérations d’édition des cartes d’électeurs les jours prochains, alors même que le Comité technique chargé de l’assainissement et de la consolidation du fichier électoral est à peine opérationnel et qu’il se heurte par ailleurs au refus de la CENI de lui faciliter l’accès aux informations nécessaires à l’exécution de sa mission. Ils  menacent de boycotter le scrutin si  les conditions de transparence ne sont pas réunies.

Thierno Diallo, Kababachir.com

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