Alpha Condé a trouvé un boulevard pour passer haut les mains à la présidentielle. Alpha Condé a encore trompé ses opposants. Alpha Condé s’est bien joué de ses adversaires. Ce sont entre autres conclusions qui fusent après la signature de l’accord politique, jeudi entre pouvoir et opposition.
Lancé, il y a juste deux mois, le dialogue a enfin abouti. Selon les opposants, notamment Sydia et Dalein, sur 10 points 7 ont fait l’objet d’accord entre les parties lors du premier round des négociations qui a pris fin le 3 juillet. Ce jeudi 20 août, les trois points restants ont pu être évacués: la question de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le fichier électoral et le problème des élections locales avant l’élection présidentielle. Selon le président de l’UFR, « Aujourd’hui on est arrivé à un accord que nous venons de parapher et j’espère qu’il sera respecté par nos amis d’en face. Nous allons prendre 128 communes sur la base des élections législatives de 2013 dans sa partie proportionnelle. En ce qui concerne la CENI, deux nouveaux commissaires font être nommés par l’opposition. Pour le cas du fichier électoral, nous avons mis en place un comité qui va l’examiner pour essayer d’en extraire le maximum de problèmes que nous connaissons. »
Y a-t-il vraiment lieu de jubiler ? Silla Bah du PGRP (opposition) lui crie à la haute trahison. Au micro de nos confrères de Guinée news, l’ancien allié d’Alpha Condé se lâche : « Sous la pression des représentants internationaux, nos émissaires se seraient sentis
obligés d’accepter la recomposition des mairies. Au lieu de la refondation des 342 communes, ils sont redescendus jusqu’à 128 en prenant les 90 communes ayant plus de dix mille électeurs plus les 38 communes urbaines. Ils ont piloté la dernière rencontre apparemment sur cette base. Mais à mon avis, tel n’était pas le mandat de nos émissaires. Sinon, à quoi cela rimerait ? Quel est l’impact attendu dans le processus ? Rien. Je vous donne un exemple éloquent, les chefs de quartier et les chefs de district sont plus de cinq mille. Or, ce sont eux qui déterminent la façon dont les élections vont être menées. Curieusement, ceux- ci sont exclus de ce qui est envisagé. Donc, c’est du bidon. »
Des questions subsistent. Pourquoi Alpha a attendu jusque-là pour faire parapher les conclusions ? Que cache le pouvoir ? Les opposants se sont-ils fait avoir ? Autant de questions qui restent en suspens…
Jeanne Fofana, www.kababachir.com