Mouctar Bah de la RFI entame 2015 avec beaucoup de peines : sa demande de renouvellement de son accréditation est manifestement refusée. Le tout à cause de la rigidité d’Alpha Condé, à travers un certain Makanera Kaké qui se trouve être le ministre de la Communication. En effet, en lieu et place du CNC de Martine Condé, ce ministre va dans tous les sens pour empêcher Mouctar Bah de jouir de sa liberté de parole. Une série de correspondances du département et du CNC inondent la RFI.
Cette guéguerre ne date pas d’aujourd’hui. Le ministre qui s’était fendu, en début novembre d’une ridicule missive au patron du groupe RFI pour affirmer que Mouctar Bah n’est plus accrédité en Guinée alors que ce dernier avait reçu celle du Conseil National de la Communication (CNC), l’organe supérieur seul habilité à délivrer ce genre de permis d’émission des médias et journalistes. En toute courtoisie, la réponse de RFI a été introduite par cette contradiction entre le honteux ministre Makanera et le CNC. Plus loin dans la missive de RFI, on lira que Mouctar Bah demeure le numéro un de ses correspondants en Guinée. Puis de souligner, qu’en cette période ravageuse d’Ebola, la présence du journaliste historique de la station mondiale est plus que jamais nécessaire en Guinée.
Au cours d’une conférence de presse, à la veille de la visite de François Hollande à Conakry, Alpha Condé qui dit qu’il ne lit pas les journaux, qu’il ne surfe pas sur Internet, qu’il n’écoute pas les radios. tranche : « Ils peuvent écrire tout ce qu’ils veulent, cela n’a aucune importance. Je ne serais pas du tout influencé par les journalistes qui font du n’importe quoi. » Le président guinéen parlait certainement
de médias occidentaux (RFI, notamment dont le correspondant Mouctar Bah, indésirable est toujours sans accréditation). A travers cette friction, Alpha Condé renvoie paitre toute une corporation, y compris ceux-là même qu’il a invités pour leur cracher dessus.
Selon lui, « Il faut que les journalistes se mettent en règle. Il y a trop d’anarchie en Guinée. Toute la pagaille qui est là, on va y mettre fin. Je m’en fous de ce que Reporter sans frontières va écrire. » Le dimanche dernier, sur RFI et TV5, Alpha Condé revient à la charge en indiquant qu’en Guinée, aucun journaliste n’a été arrêté et aucun journal n’a été interdit. Et de poursuivre : « Ceux qui font ce classement (RSF, NDLR), je ne sais sur quoi ils se basent. » Nous, de la corporation on sait, M. le président !
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
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