Poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, corruption d’agents publics et enrichissement illicite, l’ancien Premier ministre Kassory Fofana, Oyé Guilavogui et Cie, doivent encore patienter avant de connaître la décision de la Cour suprême.
Lors de son audience du 31 janvier, la plus haute instance judiciaire du pays a décidé de renvoyer la décision de liberté que la chambre de contrôle de la cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) leurs avait accordée, en délibéré le 28 février prochain.
Me Dinah Sampil , avocat du prévenu fustige cette décision de la Cour suprême: «Si ce n’est pas le renvoi du délibéré à une date suivante, elle invoque l’état de santé ou d’occupation sociale d’un de ses membres et tout dernièrement, hier c’était le fait que certains conseillers sont partis à la retraite, ils sont remplacés par d’autres qui n’avaient pas participé aux débats, qui n’ont donc pas une connaissance du dossier (…). Pourquoi, ce n’est qu’hier qu’on invoque ça ? Pourquoi ne l’avoir pas fait au début, lorsque ça venait de se poser ? Qu’on ait pu faire encore deux autres renvois avant de nous invoquer ce mal là ? Mieux, la mise à la retraite est arrivée au moment où le dossier était en délibéré. Qu’est-ce qui a empêché que ceux qui doivent aller à la retraite décident d’abord avant de partir ? », a fustigé l’avocat dans l’émission les Grandes gueules d’Espace FM.
Selon l’avocat du prévenu, « Un homme standard c’est-à-dire quelqu’un qui est en pleine possession de ses capacités mentales comprend forcément que ce qu’on a dit de la justice, être désormais la boussole, il se trouve que cette boussole est déboussolée depuis longtemps parce que nous estimons que le procureur spécial près la CRIEF n’agit plus librement, donc il est en train d’obéir à une volonté inavouée alors que seule la loi devrait commander. Une personne qu’on met en prison d’abord et ensuite on va rechercher les preuves contre elle alors que c’est l’inverse que la loi prescrit. La loi fait de la liberté le principe ça veut dire qu’un citoyen ne peut être privé de sa liberté que lorsque des violations graves de la loi et des règlements sont révélés contre lui », nous enseigne-t-il.
Pour rappel, Kassory Fofona, Oyé Guilavogui et Cie sont incarcérés à la maison centrale de Conakry depuis Avril 2022.
Ibrahima Sory Camara, www.kababachir.com