Journée de la presse. Cela vous dit ? C’était la dernière trouvaille d’Alpha Condé draguant de fait les journalistes dans l’optique d’une idylle mal ficelée. Il n y a pas de journalistes qualifiés en Guinée. Cette phrase du président guinéen qui n’a jamais accordé une interview à une rédaction en Guinée avait jeté le froid dans ses relations avec les journalistes guinéens. On avait donc estimé que les rapports s’étaient normalisés.
Les journalistes, on le sait, recadrent sans cesse le Président, le malmènent à souhait et l’interpellent fréquemment. De long mois après, c’est comme si Alpha Condé, à travers Tibou Kamara reconstruisait l’amitié d’avant la présidentielle. C’est du moins l’impression que donne Alpha Condé. Au cours d’une rencontre avec les hommes de médias, très détendu, il a vite émis le souhait de voir se tenir la Journée de la presse. « Désormais, on va discuter. J’ai été opposant, je n’ai jamais participé à aucun gouvernement. J’ai été conséquent à moi-même. Et vous n’êtes pas non plus des journalistes spectateurs, vous êtes des acteurs», lançait le président de la République, il y a des lustres.
Avec l’arrivée de Tibou Kamara en qualité de conseiller personnel, les relations pourraient être plus amicales, cordiales, avions-nous estimé. D’ailleurs, Boubacar Yacine Diallo, avait pris l’engagement « d’informer en tout indépendance et en toute liberté ». Une idylle de façade qui a fait long feu. Au cours de la dernière conférence de presse, Tibou a parlé de déception tous azimuts. Tibou Kamara s’est bien marré. Il s’est dit déçu le fait qu’il y ait eu moins de questions d’actualité, liées notamment au vol présumé, perpétré dans la chambre du Président. Pour lui, les journalistes présents à cette conférence de presse étaient peu poignants, peu inspirés et limités. Pourtant reconnait-il, il n’y avait pas de sujets tabous, bien que dans le communiqué c’était mentionné l’accord sur les 20 milliards USD des Chinois.
A l’issue de la rencontre, des voix se sont élevées pour dénoncer une rencontre de façade, tracée d’avance et ne permettant pas « aux vrais gens » de poser les vraies questions au risque de subir le courroux d’Alpha Condé qualifiant au passage certains journalistes d’impolis. C’était un signe prémonitoire…
Jeanne FOFANA, Kababachir.com