Alternance 2015 : une candidature issue de la minorité ?

La candidature unique est certainement une option inopportune pour l’opposition. Du moins, l’unanimité est loin d’être dégagée à propos, vu les luttes d’intérêts qui accompagnent ces genres de choix stratégiques. Et pourtant,  Sydia Touré invite : « Chacun de nous doit réfléchir à la manière dont on peut gagner les élections en 2015que ça soit avec moi ou Cellou Dalein Diallo ou quelqu’un d’autre de l’opposition ! L’essentiel pour nous, c’est d’avoir une candidature consensuelle pour qu’Alpha Condé comprenne qu’il ne peut pas gagner les élections présidentielles ».

Depuis cette expression de volonté, il n y a pas eu assez de commentaires. Notamment au niveau des grands partis politiques. Ce qui, à priori, ne semble pas avoir intéressé. Tant et si bien les critères de choix de ce candidat pourraient être sujets à toutes sortes de rancœurs, de coups bas, de règlements de comptes. Ce au moment où l’opposition dans son ensemble est presque en profonde configuration.  Actuellement, Doré tape sur ses ami du Centre, il est indésirable au sein de l’opposition républicaine, il voue aux gémonies LK du PEDN, malmène Dalein Diallo, etc. Faya Milimono et les autres parias de l’opposition extraparlementaire ne sont pas du tout tendre avec les nouveaux députés issus de l’opposition républicaine.  Des frustrations et autres ressentiments sont les plats les mieux servis.

Dans cette cohue  faite de foire d’empoigne très fertilisante, comment une option comme celle proposée par Sydia Touré pourrait-elle porter fruit ? Même les vendeurs d’illusions savent que c’est déjà un échec programmé qui pourrait largement profiter à l’autre camp aujourd’hui en parfaite difficulté. Selon un analyste, « Avec un seul candidat, le combat politique tournera à un duel de deux personnes et de leurs communautés respectives. Les autres seront passifs et laisseront la possibilité de changer de bord et participer au partage de postes après la présidentielle. Donc, le pouvoir a toutes les chances de maintenir son score frauduleux de 2013. Par contre, si la présidentielle doit se passer dans les conditions normales de multipartisme, le combat sera national et des leaders issus de toutes les régions se battront chacun dans son fief pour avoir un score honorable. Alpha Condé serait dans l’obligation de laisser faire des élections transparentes et équitables ou se mettre tout le monde à dos dès le premier tour en prenant les risques d’être chassé du pouvoir avant les élections si l’opposition est dynamique et ferme. Ce qui va être le cas avec Diallo Sadakaadji, Faya Millimouno et d’autres nouveaux leaders en son sein. Le second tour qui sera obligatoire pourrait donc réunir tous contre Alpha Condé, comme ce qui s’est passé au Sénégal avec Abdoulaye Wade. » C’est dire que la proposition du président de l’UFR ne peut profiter qu’à lui.

En effet, l’UFR est manifestement le seul parti qui transcende tous les clivages. C’est la seule formation politique qui ne soit pas essentiellement bâtie sur le tribalisme, minorité ethnique aidant. De toute évidence, en choisissant un candidat issu de la minorité, les opposants auront pu lutter efficacement contre la cristallisation des clivages ethniques, notamment entre les deux plus grandes communautés du pays, actuellement mises à rude épreuve par Alpha Condé et certains opposants. Seulement, Baadiko de l’UFD estime que le choix d’un candidat issu de la minorité ne pourrait qu’accentuer le faussé entre les deux ‘’grandes ethnies en compétition’’.

Jeanne FOFANA, www.kababachir.com

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