« Quand des ministres de la République et des élus du peuple, sont montrés à la télévision nationale entrain de cautionner des jeunes d’une communauté donnée décidant à eux seuls de faire réélire un Président de la république, cela équivaut à valider la dislocation du pays et présenter le chef de l’Etat à la solde d’une seule ethnie. »
Cette réaction de l’UFR fait suite à l’audience accordée par Alpha Condé, à une association dénommée »Jeunes du Manding », parrainée par un ancien ministre des Finances, allié du RPG. La télévision nationale a fait un reportage là-dessus, lundi 18 août, à une heure de grande écoute. Très vite, le parti de Sydia Touré dénonce ce qu’il appelle »l’ethno-stratégie » orchestrée par Alpha Condé. Selon l’UFR, « Alpha Condé vient une fois de plus démontrer par le biais de ses émissaires que toute sa politique de maintien au pouvoir se repose sur la division ethnique. Un mauvais signal envoyé aux autres communautés et autres ethnies, conséquemment cela peut ou va faire des émules. Malheureusement on ne fait plus cas des convenances en Guinée, c’est pourquoi les adeptes de l’ethnicité sont pompeusement exhibés à la RTG, donnant un coup de grâce à l’unité nationale avec la bénédiction de nos élus. »
L’UFR se dit préoccupée surtout à l’approche de la présidentielle. Elle dénonce au passage l’affaire d’empoisonnement « qui suscita des soulèvements inter communautaires, entrainant inutilement des dizaines de morts. Et jusqu’à présent, aucune enquête n’a été diligentée pour faire la lumière sur cette rocambolesque affaire. Pourtant, Jean Marie Doré avait déclaré connaître le fin mot de l’histoire, mais fort étonnement le gouvernement n’était pas très intéressé par cette importante révélation. Depuis cet intermède tragique, suivi de l’élection d’Alpha Condé, de ses récurrents discours diviseurs et de ses nominations ethniques et régionalistes, le tissu social guinéen et l’unité nationale en n’ont pris un sérieux coup. » En attendant, l’UFR craint à ce que la démarche consistant à accorder des audiences à »Jeunes du Manding » ne fasse tâche d’huile. Et de s’interroger : « Qu’en sera-t-il alors de la réplique des jeunes des autres communautés et régions ? N’est-ce pas ouvrir une boîte de pandores dans une Guinée très fragile ? »
Espérons que de telles démarches n’inspirent point les jeunes conscients et progressistes de Guinée.
Jeanne FOFANA, Kabanews