Banditisme économique : ces ministres qui jouent sur la sémantique !

Ils sont certainement les plus intelligents des ministres. Ou du moins, c’est ce qu’ils estiment. A chaque fois qu’il y a détournement dans leur département, ils jouent sur la sémantique. Ils jouent sur les mots. Kerfalla Yansané et Damantang Camara sont de ces ministres ‘’intelligents de la République’’.

En effet, le ministre de tutelle de l’ONFPP, Albert Damantang Camara est plutôt prudent avec le fameux dossier des 7 milliards GNF disparus des caisses de cette structure. Le DG et son adjoint ont été limogés lundi, par un décret d’Alpha Condé. Mais, Damantang Camara déclare « qu’à la date d’aujourd’hui, il n’a pas été établi qu’il y a eu détournement. » Seulement, précise le ministre, il se dit fortement inquiété de ce qu’il appelle « des dysfonctionnements apparus ». Il refuse de croire que les sommes disparus ont été détournées. Euphémisme aidant, Damantang Camara préfère parler « dysfonctionnements ». Conséquence : « J’ai donc décidé de changer de management en attendant qu’éventuellement les Finances ou d’autres entités agréées en la matière ne viennent voir la gestion financière de l’établissement. »

De son côté, Kerfalla Yansané a été mis à l’index. Eclaircissements sur les 13 milliards GNF, sur 25 les millions Palladihno, sur les 9 mille milliards, etc. le député Ousmane Gaoual Diallo veut savoir un peu plus. C’est ainsi qu’il a récemment interpellé le ministre kerfalla Yansané, d’abord ministre des Finances avant d’être parachuté aux Mines, deux départements où les sous coulent à flots et qui tombent parfois dans des caisses occultes. On a certainement oublié les 700 millions USD.

L’un ou l’autre cas, Kerfalla Yansané a tenu à préciser qu’il accepte d’emblée que les députés l’accusent de ‘’mauvaise gestion’’, mais, pas de ‘’malversation’’. De toute évidence, Ousmane Gaoual Diallo qui a soulevé les questions qui fâchent entend édifier les générations futures sur la gestion de nos vieux pères aujourd’hui en fonction. Il reste que, ‘’C’est une accusation très grave. J’espère que l’honorable député qui a prononcé ce mot, pèse très bien l’impact de ce mot. La malversation, c’est pénal. Je pense qu’à mon âge, je n’ai plus rien à prouver pour ce pays. Je suis revenu travailler pour ce pays, pas parce que j’en ai besoin, mais parce qu’on me l’a demandé. J’ai accepté par devoir pour mon pays. J’ai été chargé, au départ, pour des questions de gouvernance pour l’ensemble du continent africain. Donc ce n’est pas un petit village qui peut me poser des problèmes.’’

Depuis le mois d’avril dernier, Kerfala Yansané rappelait ceci : « Ces sept cent millions de dollars ont permis au budget guinéen de pouvoir tenir pendant ces trois années pour financer des investissements. Depuis 2011, chaque année, une partie était prise pour être mise dans le budget y compris dans le lancement du projet Kaléta. Sans ces sept cent millions, je pense qu’aujourd’hui, on serait dans une situation extrêmement difficile. » A chacun ses chiffres !

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

  1. Alseny Bah dit

    Les budgets de ces années ont des chapitres « Recettes et Dépenses ». Il est facile de montrer, à quel moment ce montant de 700 millions de dollars est intervenu. Il n’est pas question d’épiloguer mais de montrer, prouver, convaincre. Toutes choses que le gouvernement ne fait jamais…

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