Certainement, le double-jeu de Jean-Marie Doré ne doit vraiment pas étonner les observateurs connaissant le vieux crocodile du marigot politique guinéen. Depuis que les opposants républicains évoquent entre autres le boycott des travaux du Parlement en guise de protestation contre la publication du chronogramme électoral, Jean-Marie Doré tente de se stabiliser.
Il déclare d’abord : « Tout parti politique qui veut que les choses marchent correctement en Guinée doivent comprendre qu’il fallait commencer par les communales et communautaires avant les présidentielles. » Seulement, il se désolidarise en partie avec ses pairs de l’opposition républicaine. « Je ne pense pas que ça soit une bonne chose de quitter l’Assemblée Nationale. On ne doit pas quitter un organisme quand il fonctionne normalement. » Il n’a donc pas proposé une alternative. Ce qui veut dire qu’il se désolidarise.
Pourtant, des jours plus tôt, le même Doré avait dit ceci : « A mon avis c’est une erreur qui va mettre le désordre dans le climat social que chacun doit chercher à maitriser pour que les institutions puissent fonctionner normalement. Quand nous sommes dans une situation comme celle que nous traversons, il faut éviter de donner à ce climat social l’intensité qu’elle commence à connaitre maintenant. »
Selon le président de l’UPG, « La CENI a créé une situation regrettable en commençant par préparer les élections présidentielles avant les communales. Je réitère, il faut que le social se calme pour que le politique, l’économie fonctionnent normalement. Je regrette que l’on opte pour une solution qui n’en est pas une, il fallait faire les élections à la base pour remonter et terminer par l’organisation faîtière de l’Etat qui est la Présidence de la République. Pour des raisons qui m’échappent, la CENI a cru devoir faire autrement, je ne peux que déplorer cette situation. » Cette posture ne rassure pas l’opposition républicaine. Il reste qu’un autre parti – UGDD – rejoint la démarche des opposants pour boycotter le Parlement. Quitte à pousser Zalikatou à venir grossir les rangs. Mais pas très évident.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com