La candidature unique de l’opposition crée une certaine lassitude au sein même de cette structure. Le cas n’aura pas été ouvertement discuté en réunion. Mais, de part et d’autre des opposants se sont exprimés. Dalein a tranché dans le vif. Sydia continue d’y penser. De son côté, Aboubacar Sylla lui veut plutôt une union de l’opposition.
« J’avais émis mon opinion sur le sujet, mais c’est une question qui mérite d’être débattue encore. Parce qu’il est important que l’opposition républicaine continue son unité d’action car c’est le gage du succès. On ne pourra pas s’en sortir si on évolue dispersés, divisés, parce qu’on sait que ce pouvoir il faut l’affronter dans un front commun au lieu de l’affronter de façon disparate. Parce qu’il ne comprend que le langage de l’épreuve de force. Et l’épreuve de force ne peut être un atout que si elle est accompagnée de l’unité de l’opposition », dira le président de l’UFC et porte-parole de l’opposition républicaine.
Selon lui, lorsque l’opposition est unie, « on est capables de faire avancer le débat politique, de faire valoir nos revendications. Et lorsqu’au contraire nous sommes divisés, nous avons en face de nous un politicien dont la spécialité est ses intrigues et la tromperie, c’est quelqu’un qui pense que la politique se résume à l’art d’abuser des autres et non de concevoir un projet de société, d’avoir une vision grandiose pour son pays et d’avoir les moyens, les ressources à mettre en œuvre pour atteindre cette vision. » Il reconnait tout de
même dans cette interview qu’il a accordée à L’Indépendant : « C’est vrai que ceci (la candidature unique, NDLR) a tendance à présenter à l’opinion l’image d’une opposition divisée sur cette question, c’est évident. Mais je crois qu’il ne faut pas rêver. Nous sommes unis sur l’essentiel à savoir la gouvernance de ce pays, les élections transparentes, l’évolution du pouvoir par les urnes. Mais lorsqu’il s’agit d’aller aux élections, il est évident que chaque parti dont la vocation est d’arriver au pouvoir et exercer son programme de société, il y aura forcement des rivalités entre les partis politiques. »
Comme nous le soulignions dans une de nos précédentes publications, la candidature unique risque d’être le terreau fertile de toutes les inimitiés de l’opposition, de quoi donner une réelle longueur d’avance à Alpha Condé. Autant marcher sur les œufs.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com