Dans la guerre fratricide que se livrent Cellou Dalein Diallo et Bah Oury à propos du contrôle de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le rôle de l’Etat ne se limite pas qu’au traitement bancal que risque de connaître le dossier judiciaire du meurtre de Mohamed Diallo. Plutôt favorable à Bah Oury, désormais en parfaite entente avec Alpha Condé, l’Etat guinéen pourrait y jouer un rôle plus déterminant.
C’est tout moins ce qu’on peut tirer de la rencontre que le désormais ancien vice-président du parti a récemment eue avec le ministre guinéen de l’administration du territoire et de la décentralisation, le général Bouréma Condé. Sollicitée par Bah Oury, l’entretien aurait porté sur des griefs que le rival interne de Cellou Dalein Diallo a à porter à l’attention du ministre en charge du secteur des partis politiques. L’objectif recherché par Bah Oury serait de pousser l’Etat, au moyen de quelques arguties juridiques saupoudrées d’accusations bien affinées, à suspendre les activités du parti que dirige aujourd’hui Cellou Dalein Diallo.
Mais de l’avis de bien d’observateurs, une telle manœuvre serait plutôt risquée pour le président Alpha Condé lui-même. Jaloux de l’image qu’il renvoie en particulier à l’étranger, le président de la République, en mettant un terme aux activités de la seule force incarnant l’opposition, aurait du mal à se défendre devant certains de ses partenaires stratégiques. Pourtant, des sources bien introduites assurent qu’il serait prêt à prendre un tel risque.
Attendons de voir.
Anna Diakité, www.kababachir.com