Pris certainement dans les vagues, le ministre du Budget s’est prêté à un exercice somme toute périlleux. Mohamed Lamine Doumbouya a en effet fait une très erreur de communication sur les antennes de RFI. Ni le timing de cette intervention, ni le contenu n’ont été analysés avant d’être mis à la place publique.
Pour le timing ne s’y prêtait pas ? Le pays venait de sortir de plus d’un mois de crise lié entre autres au paiement rétroactif des 40%. Une crise qui a failli faire basculer le régime d’Alpha Condé. Les ardeurs étaient encore là, même si l’accord avait été signé mais dont le respect n’est jamais sûr. Alors qu’on cherchait à caler cet engagement, le ministre sort de nulle part pour déclarer que les charges dues aux enseignants seront comblées par l’augmentation du carburant à la pompe. Ce qui renvoie au contenu de la communication du ministre.
En évoquant tout de suite la cause essentielle du soulèvement possible, Mohamed Lamine Doumbouya expose davantage le pays à une escalade de violence. L’Etat aurait trahi les accords de 2015. Certes, il faudra trouver dans les caisses de l’État 550 milliards GNFpour respecter les engagements pris. Comme si cela ne suffisait pas pour frôler le chaos, le ministre évoque encore un autre secteur sensible : l’électricité. « Nous allons revoir les différents secteurs où l’Etat subventionne, notamment le secteur de l’électricité : il va falloir que nous fassions des coupes. Malheureusement, ça pourrait entraîner des coupures d’électricité par-ci ou par-là », lance le ministre.
Déjà, les ménages commencent à ressentir cette mesure du ministre. Pourvu qu’elle ne se corse pas. Sinon, bonjour les soulèvements répétitifs.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com