Chambas en Guinée : une simple promenade ?

Et si Ibn Chambas n’était qu’en promenade à Conakry ? Cette question mérite bien d’être posée, tant et si bien que son séjour dans la capitale guinéenne n’aura rien apporté à la crise politique inter guinéen. Rien de nouveau n’a été enregistré. Le même refrain : c’est aux Guinéens de trouver la solution à la crise qui les mine.

Le représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, n’aura fait que consulter, écouter pouvoir et opposition. Puis, il reprend sa valise. « C’est aux Guinéens eux-mêmes de se parler et trouver un moyen d’aller aux élections apaisées cette année. C’est le message que j’ai donné aux parties prenantes. » Rien de nouveau. Tous les diplomates onusiens ou des pays occidentaux dont la France, l’Union européenne, tiennent le même langage. Selon Chambas, « Quand j’ai eu l’opportunité de parler avec  le gouvernement, j’ai encouragé le gouvernement de faire les efforts de créer une plateforme pour le dialogue afin que les partis politiques puissent s’asseoir et discuter sur les préparatifs des élections présidentielles ». Pour une promenade, c’en est donc une.

A Conakry, les autres diplomates ne changent pas d’un iota. Sans réussir jusqu’à présent à parcourir le document signé suite aux accords inter guinéens communément appelés ‘’Accords du 3 juillet’’, il a été néanmoins rapporté par l’opposition qu’il était prévu dans ces dits accords que les élections municipales se tiennent au premier trimestre 2014. Faux ! Réplique l’ex-représentant de l’Union européenne. Philippe Van Damme explique que « ce n’était pas prévu dans les accords du 3 juillet. » Selon lui, « Un certain nombre d’engagements ont été pris, notamment par rapport à l’impunité et par rapport au choix d’un nouvel opérateur, mais pas celui-là. Je ne souhaite pas entrer dans la polémique à ce sujet, je constate par contre que la classe politique s’accorde pour dire qu’il faut bien préparer les prochaines échéances électorales. C’est un point de départ très important. Pour le reste, c’est aux autorités mandatées de définir leur agenda. »

Philippe Van Damme marchait ainsi sur les platebandes des deux autres diplomates occidentaux : l’Ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cochery et l’ambassadeur américain à Conakry, Alexander Laskaris. Le premier, rappelle : «Non, il n’y pas de retard, dans la mesure où l’accord ne comportait pas de dispositions spécifiques. Mais de toutes les façons, le plus important c’est que les choses soient faites dans l’ordre, correctement et, encore une fois, c’est de la compétence de l’Etat guinéen. » Et le second : «La Guinée a besoin d’un gouvernement qui réponde aux besoins de son peuple. Et, elle a besoin d’une opposition loyale qui le conteste constamment, offrant constamment une alternative. Ce débat doit être ici (l’Assemblée Nationale, NDLR) et non dans les rues.» La même dérobade diplomatique. Aux opposants de prendre leurs responsabilités. C’est tout.

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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