Des citoyens s’expriment sur la menace des artistes qui exigent la libération de Malick Kébé et Ablay M’baye

Trois mois après leur détention à la Maison Centrale de Conakry, Malick Kébé, Directeur de l’Agence guinéenne de spectacle, Ablay M’baye, promoteur culturel et Lévi Saint-Etienne, ex-Chef de quartier de Taouyah, tous poursuivis par la justice guinéenne dans l’affaire dite « drame de Rogbané » où 33 jeunes avaient péri lors d’un concert, bénéficient du soutien des artistes guinéens.

Les groupes de Rap ‘’Les Banlieuzarts’’ et Instinct Killers qui étaient en concert ce jour-là, à la plage de Rogbané et les autres artistes exigent la libération des personnes interpellées ou bien l’arrestation du Maire de la Commune de Ratoma, Sékou Batouta Camara et le Gouverneur de la ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, tous les deux entendus dans ce feuilleton judiciaire.

Ces artistes ont lancé un ultimatum aux autorités guinéennes jusqu’à lundi pour que ces personnes puissent retrouver la liberté, faut de quoi, ils menacent de descendre dans la rue pour exiger libération.

Devant cette menace de manifestation des artistes notre rédaction a tendu le micro à quelques citoyens qui ont à leur tour donné leurs points dans cette affaire :

Aboubacar Bangoura : « Vu leur revendication, ça veut dire aussi qu’ils ont droit. Mais qu’est –ce qu’ils oublient aussi, les élus locaux qui veulent aussi, sont aussi dans l’exercice de leurs fonctions. Le gouverneur a une immunité. Cela veut dire, on ne peut pas détenir le gouverneur, on peut l’entendre à la justice, mais on ne peut pas le détenir sans qu’il ne soit passé au jugement. Le gouverneur a l’immunité là qu’il ne pourra séjourner en prison tant qu’il ne soit jugé. Si les artistes oublient ce facteur, ils sont dans l’erreur. Quand les Malick Kébé et Ablay M’baye vont passer à la justice, là le gouverneur peuvent les suivre. Il faut que la justice départage les artistes et le gouvernement, ils ont fait trois mois en prison, il faut qu’ils passent pas la justice parce qu’il y a les parents des victimes qui sont là aussi, eux aussi ils peuvent revendiquer réellement. Les avocats sont là, les magistrats sont là, personne n’est prête, la justice est là pour les deux côtés. Il faut qu’on entende les deux parties ».

Maïmouna Diallo : « Ce qui vient de se passer c’est nous les femmes qui pleurons. On a compris que les artistes guinéens ne sont pas pitié de la Guinée et des guinéens. Eux ils réclament une personne, nous nous réclamons 33 personnes. On ne sait pas qu’est –ce qu’on va expliquer. Eux ils réclament la personne parce qu’ils veulent leurs intérêts personnels. Ils ne réclament pas les enfants qui sont morts là, ils sont partis, les familles sont en train de pleurer. Et si ils sont là encore danser ça. On n’a pas quelque chose à dire. Nous allons dire seulement, s’ils veulent sortir, ils n’ont qu’à sortir. Nous aussi, nous allons dire au gouvernement et à la sécurité de prendre leur disposition ».

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com

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