Conakry : La psychose gagne du terrain dans les écoles après la folle rumeur sur Ebola

Vingt quatre heures après la folle rumeur sur Ebola qui a créé une panique générale dans plusieurs écoles de la banlieue de Conakry, la psychose gagne du terrain dans la capitale guinéenne.

Ce mercredi, la même rumeur s’est propagée dans la Commune de Kaloum, faisant état de l’arrivée d’une équipe de la Croix-Rouge dans les écoles pour pulvériser les lieux et vacciner les enfants une information qui a crée une scène de paniques dans les différents établissements d’enseignements de Kaloum.

A l’école primaire, ‘’Fédérico Mayor’’, située en bordure de mer, au quartier Boulbinet dans la Commune de Kaloum, où nous nous sommes rendus, c’est la débandade totale. Parents d’élèves et élèves se bousculent à la porte pour sortir, a-t-on constaté sur place.

Des parents d’élèves affolés par la rumeur qui se propage à Conakry courent à la recherchent des enfants dans les écoles.

Interrogée par kababachir.com sur les raisons qui la fait courir, une femme rencontrée sur les lieux nous a répondu : ‘’Je viens prendre mon enfant à l’école, on nous a dit que l’équipe de la Croix-Rouge est venue vacciner les enfants’’ s’inquiète-elle.

Une information que dément, le directeur adjoint de l’établissement. Pour Mamadouba Soumah, c’est une simple intoxication qui vise à démobiliser les élèves.

« Ce sont les analphabètes qui sont venus de la ville pour intoxiquer les élèves alors que la preuve, personne ne dira qu’il a vu la preuve. Ni les élèves, ni les enseignants. Le fait de dire seulement en ville que la Croix-Rouge vient à l’école, dans les centres d’enseignements pour vacciner les enfants. C’est cette psychose là qui a pris de l’ampleur. Donc, vous -mêmes vous êtes témoins, l’école est complètement vide par la faute des personnes malintentionnées… », a-t-il déploré.

Poursuivant, M. Soumah ajoute : « Nous, à notre tour, nous ne sommes pas habilité à garder les enfants à l’école. Nous leur remettons, c’est leurs propres enfants. » a-t-il ajouté.

Mme Camara Kadiatou Cisssé, enseignante à l’école primaire ‘’Fédérico Mayor’’, s’est dit surprise de voir la population descendre à l’école, mais s’est réjoui du fait qu’il n’y a pas eu de blessés lors des bousculades.

« Ils ont déstabilisé l’intérêt des enseignants, on ne pouvait pas les cadrer, parce qu’ils sont plus nombreux que nous et ils ne comprennent rien. On a pu quand même les garder quelques minutes pour les faire sortir un à un pour ne pas qu’il ait de blessés à la sortie ».

De son côté, M. Keita, un autre enseignant à ‘’Fédérico Mayor’’ se dit déçu de ce comportement : « Ce matin, nous sommes déçus. Tous les maîtres étaient au tableau en train de dispenser les cours. A notre grande surprise, on a vu une population en masse qui est venue rentrer dans la cour soi-disant qu’ils sont venus prendre leurs enfants. Nous, on a vu aucun membre de la Croix-Rouge déstabilisé les cours sauf les parents d’élèves. Quand ils sont venus, ils ont trouvé que c’est faux. Nous-mêmes, nos enfants sont à l’école. Ma femme vient de m’appeler pour dire si elle peut aller chercher l’enfant à l’écoleJe dis non, laisse tomber ça. Nous-mêmes on est parent d’élèves est-ce qu’on peut laisser les gens venir tuer les élèves, c’est déplorable, je suis déçu à plus d’un titre» déplore-t-il.

Kaziliou Diawara, Secrétaire général de Fédération syndicale professionnelle de l’éducation à la CNTG, venu s’enquérir de ce qui se passe au sein de cet établissement, lance un appel aux parents d’élèves et aux autorités.

« Nous lançons cet appel en direction des parents qu’ils comprennent que les maîtres, les enseignants, les professeurs n’accepteront jamais que mal soit fait à leurs enfants dans les concessions scolaires. Ils viennent pour apprendre, les maîtres viennent pour enseigner et il doit y avoir une harmonie entre les élèves et les maîtres, entres les maitres et les parents et entre les parents, le élèves, les maitres et l’autorité.

Nous demanderons à l’autorité d’être plus vigilante. Le ministre de l’enseignement pré-universitaire, depuis le début de cette intoxication, n’aurait pas dû relâcher. L’information sur toutes les radios, toutes les télévisions, pour que démenti soit portée à cette rumeur. » a-t-il conseillé.

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com

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