La Guinée serait-elle subitement devenue moins émotive ? Ou bien serait-ce parce qu’il s’agit des pays occidentaux ? En tous les cas, la réaction des autorités guinéennes vis-à-vis de la décision de la France de vérifier l’efficacité des contrôles à l’aéroport de Conakry n’est pas identique à celle qu’elles avaient eue au sujet de la fermeture des frontières guinéo-sénégalaises, par Dakar. Cette fois-ci, Conakry dit comprendre.
Cette réaction est implicitement une reconnaissance de la pertinence de l’attitude qui, il y a peu, a été celle des autorités sénégalaises. Certes, pour le moment, la France ne va pas jusqu’à fermer son territoire aux Guinéens. Mais c’est certainement parce qu’elle est nettement moins exposée que l’était le Sénégal. Sur la foi de la distance qui sépare la France de la Guinée, les mesures renforcement des contrôles à l’aéroport de Conakry ainsi que celles instaurant des contrôles à Paris dès ce samedi, équivalent à la fermeture de la frontière par le Sénégal.
Mais si la Guinée dit comprendre, c’est parce qu’elle a certainement réalisé que les autorités françaises sont un peu obligées d’en arriver-là. En raison de l’explosion de la situation notamment en Guinée, mais aussi à cause des cas enregistrés à Madrid et aux Etats-Unis, les dirigeants français passeraient pour négligents aux yeux de leur opinion publique. Ce qui, au cas où un cas mortel venait à se produire dans l’Hexagone, ne se pardonnerait pas. D’où la compréhension de la Guinée. Ce qui, bien entendu, n’exclut pas une attitude de ‘’deux poids, deux mesures’’
Anna Diakité, www.kababachir.com