Crise à l’UFDG : Et si Bah Oury s’était gouré ?

A l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), si ce n’est pas la fin de la crise, la tempête est cependant retombée. L’embargo de la presse est levé et les activités du parti reprennent progressivement. En attendant une suspension risquée du parti par le ministère de l’administration du territoire. Et en termes de bilan, l’UFDG laisse moins de plumes que ce que les responsables mêmes du parti, auraient pu redouter. Ce qui n’est pas nécessairement le cas de Bah Oury.

Au lendemain de la mort de Mohamed Diallo, l’immense émotion distillée par la presse aidant, beaucoup avaient dit qu’il en était fini de l’UFDG. Surtout que s’abritant derrière la colère de la presse, certains adversaires politiques avaient clairement appelé à la suspension et même au retrait de l’agrément du parti. Ensuite, avec les enquêtes exclusivement orientées vers le camp Cellou Dalein, Bah Oury est passé comme le gagnant politique de ce regrettable crime. Mais avec le recul, les choses s’inversent. Désormais, c’est le camp de l’ancien vice-président qui se dégarni de plus en plus.

D’abord parce que même si la justice venait à identifier le tueur dans le camp du chef de file de l’opposition, cela n’affecterait pas nécessairement ce dernier. La responsabilité du meurtre a de fortes chances d’être individuelle. A priori, même dans le pire des cas, il est difficile de démontrer que le tireur a reçu un ordre de Cellou Dalein Diallo ou que c’est le parti en tant que tel qui a commandité la mort du journaliste. Du coup, le meurtre lui-même peut-être, pour le parti, un préjudice en termes d’image. Mais du point de vue pénal, les choses pourraient être compliquées, sinon impossibles à lier. Ce qui, de même, amoindrit les chances des démarches de Bah Oury auprès du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation.

Or, Bah Oury a épuisé toutes ses cartouches. Il ne peut plus recourir à son arme fatale, l’affront physique. Déjà, le fait d’avoir opté pour cette approche, au détriment des voies de recours administratives et judiciaires lui vaut désormais toutes les critiques et même un abandon de ses soutiens à l’intérieur du parti. Ainsi bloqué, il fait appel à un coup de main d’Alpha Condé. Malheureusement pour lui, ce dernier, même s’il est dévoré par le désir d’enterrer l’UFDG, n’a pas toutes les armes. Ce qui laisse Bah Oury sur la paille, plus démuni que jamais.

Anna Diakité, www.kababachir.com

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