Le mensonge est désormais la seule arme à la disposition des gouvernants guinéens. Faisant face à une fronde sociale d’ampleur et ne sachant comment l’aborder, ils mentent et mentent encore. Ainsi, à propos de l’ampleur de la crise que traverse le pays, ce n’est pas certain qu’ils aient dit toute la vérité. En effet, ils prétendent que quand le pays aura conclu son programme avec les institutions de Breton Woods, les choses s’amélioreront. Or, en réalité, l’austérité pourrait demeurer au-delà de cet éventuel accord.
Au fait, contraintes et forcés par la dilapidation des ressources de l’Etat, les autorités recourent à un remède qui peut se révéler dévastatrice pour l’économie que l’on essaie de relancer. La stratégie consiste en effet à revoir de manière systématique à toutes les taxes et à tous les niveaux. L’ultime danger de cette approche, c’est qu’elle peut davantage affecter le pouvoir d’achat du citoyen lambda. Car toutes les entreprises taxées répercutent cela sur les prix des services ou des produits livrés au client.
Et au bout de la chaine, la conséquence, c’est la consommation qui s’affaisse. Un phénomène aujourd’hui perceptible au niveau des sociétés téléphoniques. Au lieu d’investir plus qu’ils ne le faisaient avant la hausse de la TVA, les clients s’inventent des astuces et des raisons pour réduire les temps des appels et de la connexion. Pour les PME, cela peut se traduire, in fine, par un dépôt de bilan. Ce qui peut causer d’autres problèmes. Parallèlement, il y a déjà des entreprises dont l’existence est menacée par l’insolvabilité de l’Etat. Autant de conditions qui ne sont pas de nature à militer en faveur de la création de richesse et de la relance de la croissance tant espérée. Sur le plan social, ce sont des licenciements en cascades et des chômeurs encore plus nombreux qui en résulteraient.
Comme on le voit, dans la crise actuelle, le remède préconisé est en soi problématique. Comme pour dire que l’horizon semble bouché de toutes parts.
Anna Diakité, www.kababachir.com